Sur les traces de Max Conrad pour battre un record de 58 ans…
William « Bill » Harrelson, pilote de ligne américain et constructeur d’un Lancair 320 puis modèle IV, a eu l’idée l’été dernier de battre le record détenu par Max Conrad depuis 58 ans… Aux commandes d’un bimoteur Piper PA-23 Aztec baptisé New Frontiers, Max Conrad avait quitté Miami le 27 février 1961 pour y revenir le 8 mars suivant après un tour du monde, décrochant le record de vitesse pour un tour du monde tourné vers l’ouest dans sa catégorie C1d, avec une moyenne de 198 km/h. Pour cela, il avait accumulé 14 étapes et peu d’heures de sommeil, tout en étant accompagné d’un observateur, Richard Jennigs.
Après étude des meilleurs solutions, Bill Harrelson a retenu seulement 5 étapes, avec des vols essentiellements au-dessus des océans, ceci pour limiter les pertes de temps au sol, en ne posant les roues de son avion que dans deux pays étrangers et qui plus est ayant une activité aviation générale. Ainsi, la première étape l’amènera de Lakeland, Floride à Honolulu, Hawai, en 22 heures de vol.
La seconde étape verra le Lancair IV rejoindre Jakarta, Indonésie, en… 31 heures de vol.
Pour la troisième étape, le monomoteur atteindra Capetown, Afrique du Sud, après 29 heures de vol.
Encore 29 heures de vol pour la 4e étape jusqu’à San Juan et 5 heures avant d’atteindre Lakeland.
L’appareil, construit par le couple Harrelson (Sue est pilote de ligne à la retraite), a déjà pratiqué les vols longue distance, dont 7 traversées du Pacifique, avec notamment quatre fois Hawai comme destination, deux fois la Nouvelle Zélande et des vols vers l’Australie, Guam ou encore Samoa. Aux commandes du N6ZQ, le pilote a déjà décroché le record de vitesse homologué FAI lors d’un périple entre les deux poles, nord et sud, et un record du monde de distance avec 7.051 nautiques parcourus en 38h39 entre Guam et Jacksonville, Floride.
Pour battre le record de Max Conrad, il faudra obtenir une moyenne de plus de 200 km/h, temps d’escale compris (soit au moins 1% de moins que le précédent record), ce qui devrait être à la portée d’un avion croisant à plus de 300 km/h. Les longues étapes sont permises par les 365 gallons US embarqués pour alimenter le Continental IO-550N, ce dernier bénéficiant d’un allumage électronique et d’une hélice MT-Propeller.
L’appareil compte dix réservoirs : deux dans les ailes, une réserve à l’avant, un réservoir sur le siège du copilote, deux réservoirs au pied de la place copilote, un autre au pied des sièges arrière, un sur les sièges arrière, et deux supplémentaires soit en théorie 365 US gallons. Il ne restera pas beaucoup de place à bord…
Le décollage du Lancair IV est prévu ce 12 décembre, avec un tracking sur le site de l’opération https://www.6zqpilot.com ♦♦♦
Photos © via B. Harrelson