Mise aux enchères du seul modèle en état de vol du Taylor Aerocar.
L’avion-voiture reste encore de nos jours un mythe qui n’est pas passé du rêve à la réalité même si certains y ont cru, tel la Transition de la société Terrafugia. Mais le concept n’est pas nouveau et le plus abouti est assurément le biplace conçu et construit par Moulton Taylor en… 1949. Ancien pilote de l’US Navy, Moulton « Molt » Taylor, après avoir développé divers engins sans pilote ou missile sol-sol pour la Marine américaine a décidé de concevoir un appareil convertible aisément démontable pour la circulation routière.
Au final, 30 minutes suffiront à une seule personne pour passer de l’auto à l’avion, après avoir retiré la plaque d’immatriculation. Les ailes, tractées par le véhicule, étaient dépliées pour laisser place aux empennages en Y, la transmission raccordée sur l’hélice arrière. Le domaine de vol était limité à 100 km/h sur route pour une croisière à 180 km/h dans les airs. Le premier vol eut lieu en décembre 1949.
Promené de salons en expositions, le prototype poursuivit ses essais. Le concepteur se lança ensuite dans un processus de certification avec 4 appareils de présérie. La CAA (ancêtre de la FAA) accorda à la société Aerocar International le certificat de type en décembre 1956. Il ne restait plus qu’à produire… La recherche d’un partenaire industriel fut difficile, le milieu automobile ne s’intéressant pas au concept. Finalement, un accord fut signé avec Ling-Temco-Vought (constructeur du Crusader) si 500 pré-commandes étaient enregistrées mais pas plus de 250 le furent et la production ne fut jamais lancée.
Moulton Taylor nous a quittés en 1995, après des années passées à trouver une solution pour produire son Aerocar. Six exemplaires, dont une cellule d’essais staiques, seulement ont vu le jour : cinq Aerocar 1 et 1 Aerocar II, dont l’un fut modifié par le concepteur en Aerocar III. Le prototype Aerocar I est désormais exposé au musée de l’EAA à Oshkosh. Les Aerocar I n°2 et 3 sont la propriété de collectionneurs.
L’Aerocar II n°1 a volé à partir de 1964. Son fuselage diffère de celui des modèles précédenant par l’usage de la fibre de verre et d’un train tricycle. Cela reste un avion léger car il n’est pas convertible en véhicule routier. Un seul exemplaire a vu le jour, propriété de Ed Sweeney.
L’Aerocar III n°1 est un modèle I racheté par le concepteur et modifié, avec un fuselage affiné, une aile de surface accrue avec un moteur plus puissant. Il est exposé au Museum of Flight à Seattle.
Il reste encore à évoquer l’Aerocar I n°4 (N102D), construit en 1954 et également propriété de Ed Sweeney. C’est à ce jour le seul Aerocar en état de vol, propulsé par son Lycoming O-320 de 150 ch. Au sol, ce dernier est accouplé au train avant de la voiture avec une « boîte » 3-vitesses. En vol, le GMP entraîne une bipale Hartzell. Cet appareil, totalisant près de 800 heures de vol sera mis aux enchères, sa réserve, le 18 janvier prochain, en Arizona après avoir été mis à la vente ces dernières années avec des prix proches du million de dollars !
Quant à Ed Sweeney, il rêvait au début des années 2000 à son projet d’Aerocar 2000, essentiellement une voiture sur base du roadster biplace Lotus Elise, sur lequel pourrait venir se greffer une structure d’avion avec empennages classiques et hélice tractive. La structure aéronautique n’est pas destinée à quitter l’aérodrome après démontage, pour faciliter la circulation routière sans remorque à l’arrière. ♦♦♦
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