Nouvel arrêt de production pour le constructeur Mooney Aircraft
La presse américaine fait état de l’arrêt d’activité du constructeur Mooney Aircraft, implanté à Kerrville au Texas, après avoir renvoyé la totalité de ses employés. Ce n’est pas une surprise si l’on prend en compte le nombre d’appareils diffusés ces dernières années, avec 7 avions vendus en 2016 et 2017, et 14 en 2018.
La société a connu par le passé d’autres suspension de production, comme en 2008, les ventes chutant avec la « crise financière » – passant de 79 en 2007 à 2 en 2010 – entraînant la suspension de la production jusqu’en 2014, le personnel (une cinquantaine d’employés) assurant la navigabilité et la fourniture de pièces détachées. Un nouvel arrêt d’activité avait eu lieu en 2017 après un nouvel effondrement des ventes avant une reprise lente.
En 2014, un projet de bi-triplaces à moteurs diesel (M10T et M10J), en visant un hypothétique marché d’avions de sport, voit le jour. Après le premier vol du prototype, il sera abandonné en avril 2017, le PDG de l’époque étant alors démis de ses fonctions.
Un nouveau repreneur, Soaring America Corporation (société à capitaux chinois), avait alors relancé la gamme des quadriplaces jadis annoncés comme les plus rapides de leur segment, avec un objectif de 20 machines en 2018 puis 40 en 2019 avant d’atteindre un rythme de croisière en 2020 avec 50 unités. Des améliorations avaient été réalisées comme l’arrivée d’une porte côte pilote. Avec la certification chinoise obtenue en janvier 2015 pour les Acclaim et Ovation, 17 appareils avaient été annoncés comme commandés par des clients chinois, les appareils devant être construits à Kerville mais réassemblés en Chine.
Créé en 1929 – même si le vrai décollage a eu lieu en 1946 avec le M18 Mite monoplace – le constructeur revendique plus de 11.000 appareils mis sur le marché. Sa grande période remonte sans doute aux années 1970-1980, avec notamment l’arrivée de Roy LoPresti au bureau d’études pour affiner l’aérodynamique des appareils. Ainsi, les dénominations alors données aux appareils évoquaient la vitesse maximale en mph soit les modèles 201 (201 mph avec 200 ch), 231 et 252. Le 301 n’existera que sous la forme d’un prototype, avec le départ de Roy LoPresti au moment où un nouvel acquéreur intervient, avec un groupe d’investisseurs animés par le Français Alec Couvelaire.
Reprenant un concept défini par Al Mooney dès les débuts, les Mooney se caractérisent notamment par une dérive au bord d’attaque droit et une compensation en tangage obtenue par le basculement de l’ensemble des empennages, plan fixe horizontal et dérive. A l’époque, le marketing insistait sur la vitesse des appareils, présentés comme des « Porsche de l’air », concept repris désormais par Cirrus Aircraft. Par la suite, un rapprochement avec le constructeur automobile se fera par l’avionnage d’appareils avec un moteur PFM 3200 conçu par Porsche, programme qui ne rencontrera pas le succès attendu… ♦♦♦
Photos © Mooney Aircraft