La DSAC vient de diffuser son Rapport sur la Sécurité aérienne pour l’année 2018.
Chaque année, la Direction de la sécurité de l’Aviation civile (DSAC) publie un rapport sur le niveau de sécurité en aviation, comme lui impose le règlement européen. En 64 pages, ce document dresse ainsi l’état des lieux avec comme principaux chapitres « La sécurité aérienne dans le monde et en Europe », « La sécurité aérienne en France » et « Programme de sécurité de l’Etat et analyse de quelques thèmes de sécurité ».
Pour la sécurité aérienne dans le monde, « en service régulier – activité qui représente plus de 90% du trafic aérien mondial – le nombre d’accidents
ayant entraîné la mort de passagers a été de 10, un chiffre en forte hausse par rapport au résultat exceptionnel de 2017 mais qui se situe dans la moyenne des dix dernières années » (488 passagers tués), résultat pouvant varier fortement d’une année sur l’autre en raison des types d’aéronefs impliqués.
Pour la France et l’aviation commerciale, la DSAC note que « le pavillon français n’a enregistré aucun accident mortel en 2018, comme cela avait déjà été le cas en 2017. Par contre, pour l’aviation générale et le travail aérien, 48 accidents mortels d’aéronefs immatriculés ou identifiés en France » ont été enregistrés, ayant provoqué la mort de 72 personnes, des chiffres dégradés par rapport à ceux de 2017.
Cette évolution est « imputable principalement à l’aviation certifiée, et plus particulièrement aux avions. Les pertes de contrôle en vol sont restées la principale catégorie des accidents mortels recensés, toutes activités confondues, suivies des incendies post-impact. A ces accidents s’ajoutent 203 accidents non mortels survenus dans l’année, dont le BEA a eu connaissance et dont une part importante est liée à un contact anormal avec la piste ou le sol, une perte de contrôle en vol ou une sortie de piste ».
Le rapport détaille la flotte Aviation générale avec, l’an passé, les ULM représentant les deux tiers de la flotte d’aéronefs immatriculés en France, contre un peu moins du quart pour ce qui concerne les avions. Parmi les ULM, les paramoteurs (classe 1) occupent le premier rang en nombre d’unités (42% du total), suivis des multiaxes (classe 3 et 37%), loin devant les autres classes d’ULM.
Le bilan du BEA pour les accidents survenus en 2018 pour ce secteur fait état de 251 accidents d’aviation générale ou travail aérien (aéronefs immatriculés en France), soit une hausse de 25% par rapport à 2017. Sur ce total, 48 accidents ont été mortels (+71% comparé aux 28 accidents mortels recensés en 2017). Les accidents de 2018 ont entrainé la mort de 72 personnes à bord ou au sol (+80% par rapport à 2017, année au cours de laquelle 40 tués avaient été dénombrés).
Le tableau ci-dessous donne la répartition des accidents (mortels et non mortels) selon les catégories d’aéronefs. Les ULM, principalement les 3-axes (avec 122 accidents pour 30 décès) et les avions (102 accidents pour 30 décès) arrivent en tête des accidents, constat sans surprise au vu de la « prévalence de ces catégories d’aéronefs » dans la flotte Aviation générale française.
Le graphique ci-dessous précise la répartition entre les différents types de machines. Par rapport à 2017, la part imputable aux avions a fortement augmenté (de 4% à 16%) avec en parallèle un accroissement du nombre d’accidents pour les avions. On note que les accidents d’aéronefs à voilure tournante (ULM ou certifiés), bien que peu nombreux, ont dans près d’un cas sur deux des conséquences mortelles.
La typologie des accidents survenus en 2018 est homogène avec la typologie moyenne des accidents survenus entre 2009 et 2018.
Dressant un bilan des accidents mortels sur la période 2009-2018, le rapport précise que « le nombre annuel d’accidents mortels s’est tendanciellement inscrit en baisse (graphique ci-dessous), mais « l’année 2018 marque une rupture avec cette tendance, avec des chiffres proches de ceux du début de la période ».
Pour ceux qui veulent aller plus loin et parcourir le rapport 2018 de la DSAC, voici le lien car (re)trouver un document sur le site du ministère de la Transition écologique et solidaire relève parfois du parcours du combattant… ♦♦♦