Ou l’incohérence d’une fiche VAC et de la carte IGN/OACI au 1/500.000e
Si l’on en croit la carte IGN/OACI au 1/500.000e, édition 2019, qu’il s’agisse de la Nord-Ouest ou de la Nord-Est, le terrain de Chelles-le-Pin, dans l’est parisien, est bien ouvert à la CAP puisque le symbole de l’aérodrome est crénelé (photo d’ouverture). De plus, en sommet de la fiche VAC de ce terrain, qui date de décembre 2015 et ce n’est donc pas d’hier ou d’avant-hier, la mention « Ouvert à la CAP » (Circulation aérienne publique) y figure bien.
Mais si l’on consulte les annexes de la fiche VAC, on découvre le détail des conditions d’utilisation de l’aérodrome, à savoir :
– « Aérodrome réservé aux avions munis de la radio », ce qui peut se concevoir en région parisienne, avec le trafic qui peut être important sur les différentes plates-formes autour de la capitale mais aussi…
– « Aérodrome réservé aux avions basés » et là on se surprend à feuilleter et refeuilleter la fiche VAC, reconsulter la carte IGN/OACI au 1/500.000e, et même la carte du SIA au 1/250.000e de la région parisienne (version 2019, édition 1) pour ne plus rien y comprendre !
Un dicton dit qu’une porte est fermée ou ouverte, mais qu’il n’y a pas de position intermédiaire. A Chelles-le-Pin, le terrain est en même temps à la fois « ouvert » à la CAP mais « fermé » puisque réservé aux avions basés – et restreint uniquement pour l’usage de l’héli-surface ! Ce « en même temps » doit être parfaitement dans l’air du temps, où les mots n’ont plus de sens…
Certes, le terrain peut-être jugé « particulier » pour différentes raisons. Ses deux pistes sont courtes (600 m), l’environnement urbanisé important, le survol des environs sans doute « critique » en matière de nuisances sonores avec la présence d’un centre hospitalier, l’atterrissage en 11 est de plus interdit mais tout cela ne suffit pas pour en faire un terrain « ouvert-fermé ».
Il n’y a pas de tour de contrôle ? Certes, mais dans ce cas où ce serait la raison de ce statut ambigû pour l’utilisation de Chelles-le-Pin, il faudrait immédiatement rendre « ouvert-fermé » les aérodromes de Coulommiers-Voisin ou de Persan-Beaumont, également gérés par Aéroports de Paris, également sans tour de contrôle et tous les deux avec un trafic sans commune mesure avec celui de Chelles. De même sans doute pour l’aérodrome d’Etampes-Mondésir qui, ces derniers mois, a bénéficié d’un contrôle tout au plus 20 jours sur les 30 ou 31 que compte un mois…
En d’autres termes, une porte est ouverte ou fermée. Que l’information aéronautique à destination des pilotes tombe dans le « non-sens » reste parfaitement problématique, avec un « piège » engendré par l’absurdité du « système » de l’information aéronautique qui déclare tout et son contraire… Mais c’est sûr et certain, avec de telles pratiques, le service de l’information aéronautique « à la française » demeure unique en son genre ! ♦♦♦
NB : la première page de la fiche VAC date du 10 décembre 2015 mais les deux pages suivantes sont datées du 26 avril 2018 et la dernière du 28 mars 2019…
Lien vers la fiche VAC de Chelles-le-Pin Chelles