En 2019, le musée de l’Air et de l’Espace fête ses 100 ans…
C’est en 1919, au sortir de la Première Guerre mondiale, qu’un conservatoire des techniques aéronautiques a vu le jour, à l’initiative d’Albert Caquot pour montrer l’évolution technologique aux futurs ingénieurs, avant que la collection ne devienne un véritable musée. Ceci explique sans doute que ce musée, le plus ancien au monde, soit encore placé sous la tutelle du ministère des Armées et non pas de la Culture…
Cette date de création précoce, peu après les premiers vols des pionniers, a permis de sauvegarder de nombreux appareils d’avant la Grande Guerre, avec au-delà des aéronefs et aérostats une collection de maquettes, d’uniformes, de photographies, d’affiches, d’objets d’art sans oublier des moteurs et des hélices.
Malgré la richesse des collections, on pourra regretter – un constant fait sur de nombreuses années – un manque de dynamisme dans la gestion du « parc », avec des appareils stockés dans les réserves, des heures d’ouverture et des conditions d’accès au centre de documentation peu optimales, le refus parfois de récupérer des avions finissant leur carrière opérationnelle faute de place au Bourget ou à Dugny, sans oublier une propension à sauvegarder des machines militaires issues de l’armée de l’Air en délaissant l’aviation civile, surtout légère…
Néanmoins, le musée de l’Air et de l’Espace demeure d’un bon niveau, sa fréquentation pouvant cependant pâtir des moyens de transport pour le rejoindre depuis la capitale. Pour célébrer son centenaire, le musée a décidé de ponctuer l’année 2019 de multiples événements, celui étant annoncé comme « le plus exceptionnel » étant la réouverture de la Grande Galerie dans l’aérogare historique, réalisée en 1937 par Georges Labro. Cette réouverture aura lieu en décembre prochain, avec un an de retard par rapport au projet initial.
« Véritable bijou Art déco », l’aérogare du Bourget, a été réalisée en 1937 à l’occasion de l’Exposition internationale pour accueillir voyageurs et marchandises en provenance du monde entier. Le premier aéroport de Paris (avant Orly) a connu des événements qui ont marqué l’histoire de l’aviation, du décollage de l’Avion blanc de l’équipage Nungesser et Coli à l’atterrissage de Charles Lindbergh.
À sa réouverture en décembre prochain, l’entrée du musée se fera par la Salle dite des Huit Colonnes, accès principal jadis de l’aérogare. La tour de contrôle historique devrait être visitable à la fin de l’année 2019.
Au calendrier des événements cette année, sont ainsi annoncés :
– Réouverture de Planète Pilote en février dernier, l’espace ludique destiné aux enfants.
– Objectif Lune : le 20 juillet, pour revivre les missions Apollo de la Nasa.
– La tête dans les étoiles : le 3 août, animations astronomiques sur le tarmac.
– Street Art, exposition et jeu de piste : le 25 septembre, de la station du RER au musée, un street artist ponctuera le trajet de portraits emblématiques de l’aventure aéronautique. Une exposition présentera son travail.
– Carrefour de l’Air et meeting : les 28 et 29 septembre, le traditionnel rendez-vous des associations et collectionneurs aéronautiques, avec le 29 un meeting aérien du centenaire.
– Memorial des aviateurs de l’armée de l’Air : l’oeuvre monumentale et symbolique, réalisée par Jean-Bernard Métais, sera inaugurée le 12 novembre.
– Réouverture de la Grande Galerie : en décembre, le visiteur pourra entrer par l’ancien hall des arrivées et des départs de l’aérogare de 1937, avec accès au hall rénové des pionniers de l’air. La nouvelle présentation conçue par l’agence Scénografia permettra de découvrir des pièces non présentées depuis des années comme la nacelle du premier dirigeable « La France ».
Il faut rajouter à cette liste la tenue tous les deux ans du Salon international de l’Air et de l’Espace (SIAE). L’édition 2019 aura lieu du 17 au 20 juin pour les journées professionnelles et du 21 au 23 juin pour les journées Grand public. ♦♦♦
Photos © MAE