La société suisse compte remettre en vol un Junkers Ju-52 pour ses vols touristiques à l’été 2019.
Après l’accident mortel d’un de ses Ju-52 dans le massif alpin, la société suisse Ju-Air avait dû interrompre ses vols touristiques, à la demande de l’OFAC, la DGAC helvétique. De possibles traces de corrosion dans les voilures de l’appareil accidenté avaient poussé l’administration suisse à bloquer au sol les autres Junkers Ju-52 de la société pour analyse des structures.
Ce 12 mars, Ju-Air a diffusé quelques informations sur l’avenir de ses vols. La société – dont le début d’activité remonte à 36 ans – a lancé la restauration complète de ses trois Ju-52. A une date non précisée mais dès cet été, elle compte reprendre partiellement son activité avec un seul appareil. « L’examen des deux avions immobilisés au sol n’a révélé aucune anomalie liée à la sécurité », précise-t-elle tandis que l’Office fédéral de l’Aviation civile (OFAC) revoit les bases juridiques pour ce type d’opérations aériennes.
A plus long terme, Ju-Air prévoit la reprise d’exploitation de ses trois JU-52 Junkers. Ces avions, âgés de 70 et 80 ans, seront complètement démontés et révisés. Les opérations seront réduites en 2019 et 2020. L’appareil devant reprendre l’air cet été est le HB-HOS, déjà « soumis à de nombreux tests de corrosion en plus d’un entretien annuel depuis novembre ». De nouvelles caméras haute résolution ont « permis d’éclairer et d’examiner les longerons d’aile, et même les cavités les plus petites des ailes, de l’empennage et du fuselage ».
Un institut spécialisé « dans les essais de matériaux a également examiné tous les points de connexion à l’intérieur des ailes. Cette méthode basée sur les rayons X est nouvelle pour le Ju-52 et a d’abord dû être testée et calibrée de manière approfondie. Les enquêtes ont donc duré plus longtemps que prévu ». Le HB-HOS a reçu un nouveau câblage électrique, son poste de pilotage a été revu ainsi que le circuit carburant.
Les « analyses sont presque terminées. Les examens optiques et boroscopiques, les radiographies et l’expertise des spécialistes des matériaux, des structures et des moteurs n’ont jusqu’à présent révélé aucun signe de défauts de sécurité sur le HB-HOS. Si de tels défauts ne sont pas constatés, Ju-Air soumettra une demande à l’Office fédéral de l’Aviation civile pour l’exploitation aérienne en 2019. Toutefois, en raison des retards dans les enquêtes, l’HB-HOS ne peut pas commencer ses opérations aériennes avant la fin du mois de mai ».
En 2020, l’avion sera démonté et les ailes seront révisées par une société spécialisée. Le HB-HOP sera soupis à cette procédure cet été et si tout est correct, ce dernier pourra être opérationnel dans un an pour assurer les opérations aériennes en 2020. Quant au HB-HOY, plus récent de… dix ans (il est sorti des ateliers de la CASA en 1949), il demeure en exposition statique à Mönchengladbach. Dès qu’il pourra être convoyé en Suisse, il sera également révisé.
Ju-Air précise que « la révision générale des trois appareils n’est pas directement liée à l’accident du HB-HOT en août dernier. Il s’agit d’un investissement volontaire dans la sécurité et la préservation des appareils. Toutefois, la tragédie et l’incertitude qui en a résulté quant aux causes et aux défauts allégués à l’avion accidenté, ont incité Ju-Air à effectuer une révision complète des trois avions ». A ce stade, « rien n’indique qu’une cause technique aurait pu conduire à l’accident ».
L’Office fédéral de l’Aviation civile (OFAC) a informé Ju-Air par courrier qu’il a l’intention de définir une nouvelle base juridique pour les opérations des JU-52. Etant donné que les constructeurs (Junkers, CASA) et de moteurs n’existent plus, l’OFAC exige, entre autres, la création d’une organisation composée de plusieurs organismes spécialisés pouvant réguler et surveiller la maintenance future de l’avion. Cette évolution devrait prendre plusieurs mois pour sa mise en place pratique. ♦♦♦
Photos © Ju-Air