Conférence sur les souffleries, 100 ans après les travaux de Gustave Eiffel.
L’Académie de l’Air et de l’Espace (AAE) organise une conférence le jeudi 15 novembre à Paris autour des souffleries. Bruno Chanetz, maître de recherche à l’Onéra évoquera l’histoire des souffleries et l’avenir des mesures : « L’aéronautique, l’automobile, le bâtiment, le sport… tous ces secteurs ont en commun d’utiliser des souffleries aérodynamiques pour leurs études et recherches. Depuis plus de cent ans, l’industrie française conçoit et optimise ses réalisations grâce aux moyens aérodynamiques performants, reconnus au niveau international, dont on dispose en France. L’Onéra, le CSTB et le Groupement d’Intérêt Economique S2A3 en sont les principaux acteurs. Inséparables de l’expérimentation, les techniques de mesure et de la modélisation numérique ont progressé de manière extraordinaire au cours des dernières décennies, entraînant une révolution de l’approche expérimentale ».
Benjamin Leclaire, maître de recherche à l’Onéra abordera la mesure aérodynamique, du tube Pitot à la vision de l’invisible : « A l’aube du 20e siècle, les souffleries se sont imposées en permettant, selon l’heureuse formule de Gustave Eiffel, de passer « du flair du constructeur à l’art de l’ingénieur ». Les souffleries, subsoniques aux origines, puis soniques, supersoniques et hypersoniques, ont permis d’accompagner le développement de tous les aéronefs du vingtième siècle, des avions aux fusées, sans oublier les bâtiments, les voitures. Toutefois, à la fin de ce siècle, les progrès de la simulation numérique liés à ceux de la puissance de calcul, ont paru menacer leur essor. Aujourd’hui, les grandes souffleries, toujours très opérationnelles, restent stratégiques en réponse aux nouveaux défis environnementaux pour le développement économique et écologique de l’industrie française ».
Ces dernières décennies, « les méthodes de mesure permettant de caractériser les écoulements autour des formes et de déterminer les efforts induits par les écoulements sur celles-ci, ont évolué de façon spectaculaire. Cela résulte notamment des progrès technologiques des lasers et des caméras, ainsi que de ceux réalisés en traitement automatisé des images. Si les méthodes traditionnelles comme les sondes de Pitot restent encore employées, les techniques de mesure de vitesse et de masse volumique des écoulements les plus en pointe sont non intrusives et reposent sur l’illumination intense et la visualisation de l’écoulement à mesurer, celui-ci étant éventuellement ensemencé de très fines particules. Ces techniques donnent alors accès à des quantités d’informations, ainsi qu’à des finesses de structures devenant comparables avec celles des résultats de simulation numérique, ce qui nourrit et enrichit le dialogue calcul-expérience ». ♦♦♦
Photo © Onera
– Conférence « Histoire des souffleries, avenir des mesures » et « La mesure aérodynamique, du Pitot à la vision de l’invisible », le jeudi 15 novembre 2018, à partir de 14h00, au Palais de la Découverte (Avenue Franklin Roosevelt, 75008 Paris).