Cinq candidats pour le Grand Prix du Patrimoine de l’Aéro-Club de France.
Le 24 octobre, le jury du Grand Prix du Patrimoine de l’AeCF remettra les différents prix pour l’édition 2018. La date limite de dépôt des dossiers était fixée au 10 avril dernier. La restauration ou l’opération de préservation de l’objet patrimonial concourant devait être terminée entre le 10 avril 2016 et le 10 avril 2018. Cinq dossiers ont été retenus par le jury. Ils couvrent un large panorama aéronautique, allant du planeur au chasseur à réaction en passant par le warbird, l’hélicoptère ou un biplan des années 1930.
Castel 311P F-CBYE : conçu par Robert Castello en 1949, ce planeur monoplace d’entraînement a effectué son premier vol le 31 janvier 1950. Avec 14 mètres d’envergure, une masse à vide de 174 kg pour 269 kg de masse maximale, il atteint 23 points de finesse à 79 km/h. 51 exemplaires verront le jour. L’exemplaire remis en état de vol par Yves Soudit à Paray-le-Monial est le n°18 immatriculé F-CBYE. Il sera utilisé par le club de Montluçon avant d’être endommagé lors d’une vache en juillet 1965. Racheté par son propriétaire actuel, la restauration a débuté fin 2013, exigeant 1.300 heures notamment pour refaire des pièces absentes. Après une pause de 53 ans, le monoplace a repris l’air en avril dernier. C’est le seul exemplaire en état de vol.
Caudron Luciole C-275 F-AZCT : l’exemplaire du biplan de l’Aviation populaire, remis en état par l’association Mapica (La Baule), a été construit en 1937, livré aux Ailes ardennaises. Après guerre, il rejoint Le Mans puis Ancenis avant d’être accidenté en 1955. Stocké démonté, il sera récupéré par l’association en 1980 et remis en état de vol en 1985. Une grande visite s’imposera à partir de 2005 avec la corrosion de certains éléments métalliques, environnement maritime oblige. 5.000 heures seront consacrées à revoir la structure et à réentoiler l’appareil.
Chance-Vought Corsair F4U-5NL F-AZEG : restauré par l’association Les Casques de Cuir (La Ferté-Alais), ce Corsair a été livré à l’US Navy en septembre 1951. Affecté à un groupe de chasse de nuit, il participe à la guerre de Corée, à bord du USS Valley Forge. Il sera finalement stocké en 1956 avant de rejoindre le Honduras où il participera à la « guerre du football » face au Salvador, un conflit de 100 heures qui verra s’affronter Corsair et Mustang. Passé entre les mains de plusieurs collectionneurs américains, il est acquis par Jean Salis en 1986. Une grande visite est entreprise à partir de 2008. Dix ans seront nécessaires avant de refaire voler ce warbird en mai dernier. La décoration retenue est celle de l’appareil en avril 1952. C’est le seul exemplaire du type en France.
Sud-Aviation Gazelle 343L : l’association Les Alouettes, créée par des retraités et des jeunes adolescents du lycée des métiers de l’aérien au Blanc-Mesnil, présente la Gazelle 342L n°1117. L’hélicoptère a été remis en état par les élèves après 4.030 heures enregistrées entre 2015 et 2017. L’association a déjà remis en état une Alouette II et un Djinn SO-2112. La Gazelle est désormais exposée au musée de l’Aviation de Warluis (60).
SNCASE Aquilon type 203 n°53 : dérivé du De Havilland Vampire, le Venom de 1949 donne naissance au Sea Venom, version navalisée de la Royal Navy. La SNCASE va produire le Vampire sous licence et sous la désignation Mistral. La Marine nationale passera alors commande de sa version embarquée, l’Aquilon, produit de 1952 à 1955. Il équipera les flotilles de l’Aéronavale, essentiellement sur bases… terrestres. Le n°53, version monoplace de la dernière version, a volé en avril 1956. Il sera réformé dix ans plus tard avant d’être exposé à Lann-Bihoué. Récupéré en 1977 par les Ailes anciennes du Bourget, sa restauration débute. En 1991, il rejoint le musée de l’Aéronautique navale à Rochefort. Le chantier va reprendre en 2011 pour s’achever cette année après 10.000 heures de travail.
Trois coupes seront remises ce 24 octobre, la Coupe GIFAS (d’un montant de 15.000 €), la Coupe Saint-Exupéry (5.000 €) et la Coupe AIRitage (5.000 €). ♦♦♦