La déshydratation peut entraîner de sérieux effets sur la sécurité des vols.
Avec le corps humain qui peut contenir jusqu’à 70% d’eau – soit 50 l environ circulant dans les cellules pour une personne de 70 kg – l’eau est assurément un élément capital pour le bon fonctionnement des différents organes. L’eau joue un important rôle notamment dans la régulation de la température, l’élimination des déchets, le transport des aliments mais aussi pour les fonctions cognitives et neurologiques.
L’eau est absorbée lorsque l’on mange où l’on boit, elle s’élimine par l’urine mais aussi par la respiration et la sueur via la peau. Le phénomène entraîne ainsi une perte d’environ 2,5 litres en moyenne par jour (24 heures), soit environ 2 à 3% du poids du corps. D’où la nécessité de bien s’hydrater régulièrement, surtout lors des journées à fortes températures ambiantes, quand l’évaporation est importante, encore plus si un effort est réalisé. En l’absence d’une bonne hydratation, la concentration en sel augmente dans le sang. La soif apparaît… dès un manque de 1,5 litre environ.
Si l’on boit suffisamment, la déshydration est contrée. Dans le cas contraire, le phénomène se met en place avec ses différents effets, progressifs. Après 3 litres de perte, les symptômes peuvent être de la fatigue, une langueur, des nausées, une irritabilité. A 4 litres, ce peut être une respiration plus soutenue, des maux de tête, une élévation de la température corporelle (sensation de fièvre), un pouls accéléré. A 5 litres, on peut connaître des difficultés d’élocution (langue sèche), une certaine faiblesse, une molesse dans les actes.
A 6 litres, les problèmes de circulation sanguine et de mal de reins peuvent survenir, avec un volume de sang réduit. A 9 litres, incapacité à avaler, effets visibles sur la peau, difficulté à uriner (l’urine est sombre et non pas claire). A partir de 12 l, on approche d’un stade menant à la mort. On le voit, l’absence d’eau peut avoir rapidement des effets sur le bon fonctionnement du corps humain, avec des crampes, de la fatigue, une respiration accélérée, une confusion mentale, le tout pouvant aller jusqu’à des nausées, des vomissements ou une perte de conscience.
La consommation d’alcool, de café et de boissons contenant de la caféine augmente le risque de déhydratation. On peut se trouver en déshydration également par temps froid et sec. D’où l’importance de boire régulièrement, avec un mélange d’eau, sel et sucre, à raison de 1,5 à 2 litres par jour pour des activités normales. L’air non ou peu renouvelé d’un cockpit (avion ou planeur par exemple) peut augmenter la température ambiante (jusqu’à +10 à +15°C) et accentuer la déhydratation. Utilisez les aérations et portez des vêtements (coton) permettant à la peau de bien respirer.
N’attendez pas d’avoir soif pour boire car c’est déjà une alerte du début de déshydratation. Emportez à bord, par fortes températures, de quoi boire durant le vol. Une petite gorgée peut ne pas être suffisante, annihilant au passage le mécanisme d’alerte du corps humain tandis que la déshydratation se poursuit. Au-dessus de 5.000 ft AMSL, le corps humain subit une perte hydrique plus forte qu’au niveau de la mer. Ceci est dû au pourcentage de vapeur d’eau contenue dans un volume d’air, décroissant avec l’altitude. Si vous n’avez pas pu boire durant le vol, il est important de le faire une fois revenu au sol pour éviter que les effets perdurent jusqu’au lendemain. ♦♦♦
Photo © F. Besse / aeroVFR.com
– D’après une notice de la CAA néo-zélandaise.