Un tournant de la guerre aérienne à partir de juillet 1916.
Année des commémorations de la fin de la Première Guerre mondiale, 2018 devrait voir fleurir bon nombre d’ouvrages sur ce conflit et d’expositions sur le thème. On ne s’en plaindra pas car la littérature aéronautique a toujours été plus florissante pour la Seconde Guerre mondiale…
Yves Buffetaut s’est ainsi intéressé à la bataille aérienne de la Somme. C’est un tournant dans le développement de l’aéronautique militaire. Après avoir été négligée par les généraux, qui ne consentent à utiliser l’aviation que pour la reconnaissance et le réglage d’artillerie, 1916 va voir l’avénement de l’aviation offensive.
A Verdun, la supériorité aérienne des Allemands s’est révélée totale, complétée par l’artillerie lourde qui limite l’intervention des Français, tant côtés avions que ballons. Le général Pétain comprend la situation et demande alors au commandant Tricornot de Rose de « balayer le ciel » de Verdun. De Rose va ainsi créer la chasse avec six escadrilles. La maîtrise de l’air va être regagnée lorsque la bataille de la Somme se déclenche en juillet 1916, mais l’offensive alliée va s’enliser.
Les Allemands vont profiter de cette période pour concevoir et mettre en ligne à l’automne 2016 de nouveaux modèles, notamment les différents Albatros D I puis D II, plus rapides et mieux armés que le Fokker E-III employé début 1916, pouvant ainsi tenir tête aux Nieuport 17. En novembre 1916, le général Foch confirme que « les opérations de la Somme ont fait ressortir d’une façon éclatante la nécessité absolue de posséder la supériorité aérienne ».
De cette bataille découlera de nouvelles doctrine du combat aérien – définies par de Rose en France et Oswald Boelcke en Allemagne – avec l’arrivée en escadrilles d’appareils plus adaptés comme les Spad XIII pour la chasse et le Breguet XIV pour le bombardement. C’est aussi le début des as, en tant que Charles Nungesser, Georges Guynemer mais aussi Manfred von Richthofen ont participé à l’offensive sur la Somme.
Cet épisode de l’aviation militaire en 1914-1918 est détaillé en 32 pages avec de multiples photos d’époque – on aurait aimé une photogravue un peu moins pâlotte pour certaines… – complétées de 18 profils en couleurs, très beaux, signés Eric Schwartz et présentant les différents appareils utilisés par les belligérants. Et pour 5 €, il serait dommage de passer à côté de cette leçon d’histoire. ♦♦♦
Illustrations © Eric Schwartz / Ysec
– La bataille aérienne de la Somme, par Yves Buffetaut. Editions Ysec. 32 p. 5,00 €.