Fin de chantier pour un Royal Aircraft Factory (RAF) Be2f reconstruit par Memorial Flight.
Au Bourget, où se trouvent ses ateliers, et à La Ferté-Alais, où sont basés les appareils en état de vol, l’association Memorial Flight s’est fait un nom en reconstruisant des avions tels qu’ils étaient faits au début du 20e siècle. L’association compte ainsi dans sa flotte l’unique Spad XIII en état de vol dans le monde, des Fokker D-VII et Dr.1, un RAF Se5a, un Sopwith Strutter 1/2, un Morane-Saulnier AI, un Blériot XI2…
La dernière machine en date à sortir des ateliers de Dugny est un RAF Be2f. Ce dernier a été construit à partir d’une liasse de plans d’origine. Evolution d’un appareil conçu auparavant par Geoffrey de Havilland, le Be 1 – pour Bleriot expérimental car des éléments de Blériot ont été utilisés pour sa construction – fait partie des premiers engins volants conçus spécifiquement pour un usage militaire.
Avec un moteur Renault de 70 ch, il est destiné à la reconnaissance après un premier vol le 1er février 1912. L’appareil est réputé être très stable, un point recherché pour sa mission : observation et photographie. Le modèle suivant, le Be2, va connaître plusieurs versions, du Be2a au Be2g avec des utilisations plus élargies, allant jusqu’au bombardement de nuit car sa faible vitesse le rend vulnérable de jour…
De 1912 à 1918, le Be2 aura été opérationnel au sein du Royal Flying Corps (RFC), ancêtre de la Royal Air Force. Environ 3.500 exemplaires auraient été produits par une vingtaine de sociétés sous licence. Différentes forces aériennes l’utiliseront : Afrique du Sud, Australie, Belgique, Etats-Unis, Grèce, Norvège, Pays-Bas…
Le modèle retenu par Memorial Flight est un Be2f, modèle conçu en 1916 en retenant un fuselage de Be2c et des ailes et empennages du Be2e. L’appareil est motorisé par un moteur RAF de 90 ch, qui a déjà tourné en 2012. Ce GMP doit propulser le bombardier à la vitesse maximale de 145 km/h pour une autonomie de 4 heures… Ce Be2f reprend les couleurs du n°2650 utilisé par le 52 Squadron pour le bombardement nocturne, d’où son équipement de nuit avec feux de position, éclairage en cabine, installation lumineuse pour émettre en morse, équipement pyrotechnique avec des « flares » Holt pour éclairer la piste lors des atterrissages.
Le biplan biplace de 12,42 m d’envergure et 8,30 m de long a été remonté il y a peu par l’équipe de Memorial Flight, dans le hall 1914-1918 du musée volant Salis à La Ferté-Alais, où sont exposés d’autres appareils de Memorial Flight. Il sera donc visible dès la réouverture printanière de ce dernier (le 15 mars) et également lors du prochain meeting « Le Temps des Hélices » (19-20 mai) de l’Amicale Jean-Baptiste Salis, dont le programme laissera une bonne place au Centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale. ♦♦♦
Photos © F. Besse / aeroVFR.com et Wikimedia
A découvrir sur le site de Memorial Flight de nombreuses photos de l’appareil en cours de chantier, dont l’instrumentation en cabine.