Savoir lire et interpréter l’imagerie satellitaire lors de la préparation d’un vol.
Ces dernières années, l’offre sur internet de prévisions météorologiques a connu une forte croissance, remplaçant le monopole de MétéoFrance même si beaucoup de données proviennent la plupart du temps de l’établissement public national. Et parmi les données désormais accessibles rapidement sur son écran de smartphone, de tablette ou d’ordinateur fixe, figurent des images provenant de multiples satellites tournant autour du globe.
Elles apportent une autre vision de la situation météorologique, allant au-delà de la désuette Temsi, qui ne sort pas toujours suffisamment tôt le matin ou dont l’échelle ne permet pas forcément de bien localiser des phénomènes locaux particuliers. Quoi de mieux en effet qu’une image indiquant clairement la localisation, voire le déplacement progressif de masses nuageuses, leur évolution, les trouées, la dissipation des brumes ou brouillards…
Mais il y a des pièges inhérents à la genèse de ces images, leurs différents traitements et leurs modes de présentation. Alain Herbuel, à qui l’on doit déjà, chez le même éditeur, plusieurs ouvrages destinés aux pilotes privés – de la gestion de son moteur aux supports météo pour faciliter le voyage aérien en France et en Europe – s’est penché sur le sujet pour apporter au lecteur une « culture » d’imagerie satellitaire.
En se limitant à un usage en VFR de jour et dans les basses couches, l’ouvrage « décode » ainsi – et ce n’est pas toujours simple… – les différents produits d’images satellite et radar, se répartissant en images visible ou infrarouge, observée ou prévue, colorées ou non sans oublier les images radar montrant l’intensité des précipitations, visualisations telles qu’apparaissant sur le site AeroWeb pris comme exemple. Les paramètres techniques associés sont passés en revue, de la fréquence de publication des images aux effets d’ombre et de lumière, avec un guide de « lecture » selon le type d’image.
Un long chapitre aborde les « signatures des nuages et phénomènes à petite et grande échelle » avec la typologie des différents nuages, les cartes des sols par ciel clair selon le type (glace, neige, etc.) et l’heure donc la température, la mer de nuages, les phénomènes orographiques et la lecture synoptique, c’est-à-dire à grande échelle, celle des perturbations avec leurs différents fronts. Ces premiers chapitres sont illustrés de multiples exemples concrets, avec des images satellitairess détaillées et expliquées mais dont on aurait aimé les voir bénéficier d’un format plus grand…
Le dernier chapitre aborde la complémentarité de ces « nouvelles » images avec les autres supports. Il faut évidemment éviter de mettre tous ses oeufs dans le même panier… en croisant les données issues de différentes sources car la météo demeure un paramètre « flou » et « évolutif » ! L’auteur précise ainsi la démarche à suivre pour une « bonne lecture » de ces images, en s’appuyant sur un voyage réel effectué en PA-28 entre Limoges et Pérouge.
Au final, l’ouvrage permet de s’initier à la lecture des images satellitaires, une source sur « la vie de l’atmosphère en temps réel » qu’il serait dommage de négliger lors de la préparation d’un vol, sachant qu’en VFR, le dossier météo peut parfois s’avérer délicat à établir. L’animation et la représentation vivante des masses nuageuses doivent ainsi permettre de compléter les données acquises par les moyens bien connus allant des Métar aux Taf via la Temsi et les Wintem, et donc participer à la décision de partir ou pas. ♦♦♦
– Imagerie stallitaire et radar pour le pilote privé avion, par Alain Herbuel. Ed. Cépaduès. 195 p. 35,00 €