Techniques à l’usage des « gestionnaires » d’aéroports…
Certains aéroports, dont les dirigeants rêvent d’avoir des lignes aériennes au départ de leur métropole régionale pourtant déjà largement reliée aux grandes villes par autoroutes ou lignes TGV, apprécient de pouvoir comptabiliser les mouvements effectués par des avions légers pour « gonfler » leurs statistiques d’activité annuelle. Certains diminuent leurs redevances pour attirer l’aviation générale faute d’avoir su ou pu accueillir la « vraie » aviation qui débuterait à partir de 5,7 tonnes…
Mais parfois, s’il faut faire des choix, c’est évidemment l’aviation commerciale, plus rémunératrice qui prend logiquement le dessus. Le tout est alors de savoir « écarter » l’aviation légère avec plus ou moins de manière. La première solution est d’afficher une redevance astronomique, avec handling obligatoire, pour ne pas refuser l’aviation légère mais tout faire pour qu’elle ne vienne pas…
Il y a aussi les aéroports qui imposent une autorisation d’atterrissage au préalable, sous prétexte de manque de places de parking et où l’on voit souvent un parking Aviation générale totalement vide, après avoir « volontairement » ou non découragé ainsi toute venue, surtout quand il faut préciser un créneau horaire précis, incompatible avec des opérations VFR.
D’autres inventent le concept de facilitation d’horaires, notamment à Annecy-Meythet et Chambéry/Aix-les-Bains du 16 décembre dernier au 8 avril 2018 durant tous les week-ends, avec obligation d’une demande au préalable d’autorisation d’atterrir, dont le numéro devra être ensuite indiqué dans le plan de vol obligatoire… Ceci pour les périodes « pour lesquelles la demande prévisionnelle de trafic est plus importante que la capacité d’accueil de l’aéroport ».
D’autres font encore moins dans la finesse, en interdisant pendant plusieurs jours tout vol de l’aviation légère. C’est le cas à Charleroi, nous apprend le quotidien Le Soir, avec une décision émanant de Belgocontrol. La raison : des absences liées à des congés ou des maladies touchant le personnel de la tour de contrôle. Ainsi, l’aéroport de Charleroi sera interdit du 30 décembre au 4 janvier à tout vol privé ou vol de formation par des écoles de pilotage !
Les pires cas se trouvent peut-être à Clermont-Ferrand ou à La Tour du Pin, où le « gestionnaire » tient à mettre dehors les pratiquants basés. Dans le premier cas, l’aéroport est géré par le groupe Vinci. Celui-ci vient d’annoncer que le loyer pour un aéro-club allait passer de 4.200 € en 2017 à 23.000 € l’an prochain. A La Tour du Pin, c’est la CCI propriétaire de l’aérodrome qui souhaite expulser les utilisateurs pour en faire une nouvelle zone industrielle. ♦♦♦
Jean Routin dit
Encore une fois un article assez imprécis…
A Annecy et Chambery la facilitation d’horaire est imposée par la DGAC et non les exploitants. Elle ne concerne que les mouvements IFR.
Si une aviation est pénalisée, c’est l’aviation commerciale et non générale.