Deux cas récents de collisions en vol avec des drones…
Statistiquement, il fallait s’y attendre… Avec la croissance suivie ces dernières années par la diffusion de drones à usage de loisirs dans le monde entier et le manque de culture aéronautique d’une bonne partie des utilisateurs, notamment en matière d’espace aérien et de réglementation, un jour ou l’autre, une collision allait intervenir. On a déjà relevé plusieurs fois des « presque collisions ».
En octobre, au Canada, c’est un Beech 100 KingAir, avec 8 personnes à bord, qui a rencontré la trajectoire d’un drone en approche sur un aéroport à Québec, vers 1.500 ft d’altitude. Malgré quelques dommages matériels, le biturbopropulseur s’est posé sans problème. La collision a eu lieu à l’intérieur du volume de 3,4 miles autour de l’aéroport, une « no-fly zone » pour tout drone sans autorisation spéciale au Canada.
Le mois d’avant, c’est aux Etats-Unis qu’une collision a eu lieu entre un drone multi-rotor et un hélicoptère UH-60 Black Hawk de l’US Army. Ce dernier volait en classe G, en conditions VFR, à 300 ft/mer environ. Si le pilote a aperçu le drone, il était trop tard pour l’éviter. Le Black Hawk a pu se poser avec des dommages au rotor et à un hublot.
L’opérateur du drone était alors à plus de 4 km de son drone, ne l’ayant plus en contact visuel. S’il savait que des hélicoptères volaient souvent dans le coin (l’absence d’un contact visuel avec son drone dénote un manque de prise en compte de la sécurité…), que les drones ne doivent pas dépasser 400 ft/sol aux USA, l’enquête a révélé qu’il avait déjà atteint plus de 500 ft avec son drone lors de précédents vols. Son drone volait de plus dans une Temporary Flight Restriction (TFR) ou ZRT à l’américaine, liée à une réunion des Nations-Unies, dans laquelle évoluait le Black Hawk en tant que leader d’une patrouille de deux hélicoptères. De plus, un Notam définissait une ZRT présidentielle dans le secteur, le drone l’ayant écornée aux marges…
Si le DJI Phantom 4 utilisé bénéficiait d’une application concernant l’espace aérien, celle-ci n’était pas en fonctionnement, suite à des problèmes techniques rencontrés par DJI. De plus, il aurait fallu réactualiser les données via internet avant le vol pour être conscient de cette ZRT, ce que n’a pas fait l’opérateur, qui ne détenait pas de qualification FAA pour le pilotage d’un drone. La collision a eu lieu 2 mn avant le coucher de soleil, donc en faible lumière pour l’équipage du Black Hawk. Si le drone a été détruit dans la collision, c’est seulement en étant contacté par le NTSB (le BEA américain) que l’opérateur a appris la raison de la disparition de son drone, n’ayant pas vu revenir ce dernier après 30 mn d’attente au-delà de l’autonomie maximale.
Cinq jours plus tard, l’opérateur, 58 ans, rachetait un nouveau drone. Comme par le passé, il n’avait suivi aucune formation spécifique excepté la consultation de tutoriaux liés à l’utilisation d’un DJI Phantom. La réglementation américaine ne l’impose pas. L’opérateur de drone avait déjà volé de nuit, ce qui reste possible aux USA sous certaines conditions… ♦♦♦
Rapport complet du NTSB via ce lien.