Nungesser et Coli, disparus dans l’Atlantique, à bord de l’Oiseau blanc…
Pendant de nombreuses années, l’hypothèse retenue pour la disparition de l’Oiseau blanc – le Levasseur piloté par Charles Nungesser accompagné du navigateur François Coli pour la tentative de la traversée de l’Atlantique nord d’est en ouest – a été une disparition en mer, éventuellement dès la Manche, au vu des mauvaises conditions météorologiques régnant sur la France le 8 mai 1927. De cette aventure, il ne reste plus au musée de l’Air et de l’Espace que le train d’atterrissage de l’appareil amphibie, largué peu après le décollage.
Depuis, d’autres hypothèses ont vu le jour, sur la base d’indices multiples, comme un crash possible dans le Maine ou à Terre Neuve. Des campagnes de recherche, menées par Bernard Decré, ont tenté de retrouver la trace du biplan, dont seul la masse métallique du moteur Lorraine de 450 ch pourrait attester de la première traversée de l’Atlantique nord début mai 1927 avant celle de Charles Lindbergh, dans le sens inverse.
Avec une enquête menée par Pascal Bresson jusqu’à la dernière vision de l’Oiseau blanc sur la Manche, cette bande dessinée due à Erwin Drèze et André Taymans pour le dessin, retrace le contexte de ce raid, avec un Charles Nungesser, 35 ans, as de la Première Guerre mondiale aux 43 victoires homologuées, qui se cherche et se perd aux Etats-Unis dans des démonstrations acrobatiques lors de meetings ou des productions hollywoodiennes.
La BD s’appuie au plus proche de la réalité – ce n’est pas une fiction mais plutôt un « documentaire » – et l’on apprend ainsi les dessous de cette tentative, le pourquoi du nom de baptême de l’avion, les essais pour une première tentative avortée de Coli avec le pilote Tarascon aux commandes d’un Potez 25, l’état d’esprit de Charles Nungesser…
Treize jours plus tard, Charles Lindbergh se posait au Bourget aux commandes de son Spirit of St-Louis après 33 heures de vol. Depuis, la disparition de l’Oiseau blanc est devenue un mystère. Une chose est sûre, « Nungesser et Coli, ces deux modèles de l’aviation, ont sombré quelque part dans l’océan. Mais ils n’ont pas sombré dans l’oubli de nos mémoires » rappelle cette bande dessinée. ♦♦♦
– L’Oiseau blanc, par P. Bresson, E. Drèze et A. Taymans, Editions Paquet, collection Cockpit. 64 p. 16 €