Conférence sur les phénomènes d’aéroélasticité…
Le problème de flottement aéroélastique (flutter) date des débuts de l’aviation avec parfois la désintégration d’avions en vol ou la perte des ailerons arrachés par vibrations à fortes vitesses. Ne connaissant pas les raisons techniques, les ingénieurs ont alors augmenté la structure et retenu au départ des architectures « biplans » plus rigides. Il faudra attendre les années 1930 pour que le phénomène soit mieux compris, avec notamment l’équilibrage statique des ailerons. Les Spad de 1914-1918 sont passés à côté du problème par le hasard, avec une bielle reliant les deux ailerons faisant office – sans le savoir… – de compensation statique.
S’il y eut quelques résistances chez les constructeurs à rajouter du plomb sur des appareils alors que « le poids, c’est l’ennemi », l’équilibrage statique des gouvernes est devenu incontournable dès que les vitesses dépassaient les 300 km/h. Mais ces dernières décennies, on a connu des phénomènes de flottement dès le décollage, par exemple sur des ULM…
Sur les avions de ligne, les structures d’ailes sont souples pour encaisser les charges aérodynamiques et limiter la masse à vide mais on peut encore trouver des couplages de différents éléments de structure (mats, supports de réacteurs) avec un phénomène de résonnance entre la structure et les efforts aérodynamiques… Les essais vibratoires au sol permettront de noter les plages de fréquences à éviter en « séparant » les modes vibratoires de différents éléments de structure.
Ainsi, même aujourd’hui, les « problèmes aéroélastiques et vibratoires demeurent encore une cause majeure d’incertitude lors du développement et de la mise en service d’une nouvelle structure aéronautique ». Lors d’une conférence, Jean-Pierre Grisval, ex-directeur du département Aéroélasticité et Dynamique des Structures de l’Onéra, évoquera les « principaux phénomènes aéroélastiques rencontrés sur les avions, les hélicoptères et les turbomachines » et « les méthodes et moyens numériques et expérimentaux pour appréhender et maîtriser ces phénomènes » ainsi que les « challenges pour les structures aéronautiques futures ». ♦♦♦
– Aéroélasticité et vibration des aéronefs, par J.-P. Grisval, le mardi 24 octobre de 18h30 à 20h00 à la mairie du 15e arrondissement (31 rue Péclet, Métro Vaugirard). Conférence organisée par le groupe Ile-de-France de la 3AF. Entrée gratuite et ouverte à tous, membres et non membres 3AF. Inscription en ligne obligatoire avec le lien suivant.