Trop de contraintes sécuritaires se traduisant par des surcoûts incompatibles avec l’économie d’un meeting aérien.
La problématique n’est pas nouvelle mais elle s’accentue de jour en jour. Fin 2016, pour sa troisième convention annuelle, France Spectacle Aérien (FSA), regroupant tous les acteurs du monde du spectacle aérien – des organisateurs aux pilotes de démonstration en passant par les directeurs de vol – avait pris pour thème « Quel avenir pour les meetings aériens ? ».
En juillet, un article publié dans le Fana de l’Aviation attirait à nouveau l’attention sur les difficultés grandissantes rencontréees ces derniers mois par les organisateurs de meetings aériens, le phénommène touchant tous les niveaux de taille de manifestations aériennes. Les plus petits meetings disparaissent en devenant de simples journées Portes ouvertes… Les plus importants, comme celui de l’Amicale Jean-Baptiste Salis à La Ferté-Alais, sont menacés par les exigences sécuritaires, à fortes retombées financières dans le bilan économique d’une manifestation – d’où le « Mayday » lancé par le président de l’AJBS… On notera que le plateau (les avions présentés en vol) ne représente pas plus de 15% du budget global d’organisation du « Temps des Hélices ».
Une autre victime vient de tomber, le meeting de Lens-Bénifontaine n’aura pas lieu, les organisateurs ayant décidé d’annuler le Défilé commémoratif de Lens et son meeting prévus en septembre prochain. L’événement, gratuit, était de taille. Ces Fêtes de l’Air, organisées depuis 2007, ont attiré jusqu’à 64.000 personnes pour 7 heures de spectacle aérien, précédé la veille de présentations en vol au crépuscule. L’édition 2017, programmée les 9 et 10 septembre, aurait dû commémorer le centenaire des batailles de Vimy et de la Cote 70. Des CF-18 canadiens étaient ainsi attendus, avec différentes patrouilles, de la PAF au Red Devils.
L’organisateur a pris la décision de jeter l’éponge devant les immenses sommes engendrées par les mesures de sécurité et de sûreté imposées pour un montant estimé à 240.000 €. Le coput du dispositif de sécurité privée a été multiplié par quatre. Il manquait de plus 70.000 € sur un budget de 400.000 € a précisé à la Voix du Nord, Régis Grébent, fondateur de l’événement.
Si deux principaux partenaires ont maintenu leurs aides (50.000 € de la CALL et 60.000 € du Département), la Région n’a pas suivi pour permettre la tenue de cet événement commémoratif, international et au programme prévisionnel à la hauteur de sa réputation.
C’est un exemple de plus pour révéler les difficultés grandissantes entourant depuis quelques années l’organisation des meetings aériens en France, mettant en péril un pan d’économie aéronautique lié au patrimoine mais aussi l’économie locale avec la venue de spectateurs. France Spectacle Aérien (FSA) a attiré récemment l’attention de la DGAC afin de « mettre en oeuvre une sensibilisation des autorités du ministère de l’Intérieur sur la fragilité de ce secteur économique en perte de vitesse ». ♦♦♦