Episode 2 : l’âge d’or de l’avion de riches particuliers et l’atterrissage brutal dû à l’arrivée d’une guerre mondiale (1932–1936), le tout raconté par Jean-Philippe Chivot au travers de la publicité des constructeurs.
Après le premier épisode relatif aux années 1920-1930, voici l’âge d’or de l’avion de particulier… Durant cette période, les progrès techniques furent considérables et se retrouvèrent magnifiés par la publicité. Cependant, le marché restait étroit… En 1934, il n’y avait en France que 1.091 avions privés et 87 stations service de ravitaillement et d’entretien. Mais les constructeurs croyaient au développement de l’aviation de tourisme. Face à la crise de 1929, on explora alors le coté économique du loisir aérien…
Mais 19 miles pour 1 gallon, soit 17 litres aux 100 km, semblait encore trop… C’était l’argumentaire de De Havilland pour son Hornet Moth aux voilures repliables pour le ranger dans un garage « ordinaire ». Il suffit d’apprendre à le piloter en « quelques heures » avant de croiser à 111 mph (180 km/h) dans un confort similaire à celui d’une voiture de luxe, le tout pour 875 livres Sterling !
Le Comper Swift, dont le prince de Galles acheta un exemplaire, devait faire beaucoup mieux… sur le papier. 11 litres aux 100 proclame cette publicité de 1932. Si l’appareil atteint les 200 km/h, ce n’est qu’un monoplace entraîné par son moteur Pobjoy mais un certain Butler a rejoint l’Australie à ses commandes au départ de l’Angleterre. Son prix, 550 livres Sterling.
Aux Etats-Unis aussi on donnait dans l’économique en 1930, car c’est là qu’avait démarré la crise… Consommation : 8 litres à l’heure soit quasiment 2 gallons par heure pour l’Aeronca, également monoplace.
En France, au même moment, on hésitait et les constructeurs, tel Caudron pas encore touché par la crise, continuaient à proner l’avion privé remplaçant la voiture de luxe… C’est le cas du Phalène motorisé par un Gipsy III de 120 ch. Il peut être utilisé en triplace avec un rayon d’acton de 750 km ou en quadriplace, pour des baptêmes, avec une autonomie de 2h00. En biplace, à la vitesse de 155 km/h, il peut franchir 1.500 km… Les délais de livraison sont de 2 mois.
Cela dit la technique permettait au « sportsman » aisé d’accéder à de nouvelles émotions fortes… Le 25 juillet 1934, pour marquer le 25e anniversaire de la première traversée de la Manche par Louis Blériot, le lieutenant G. Tyson traversait à son tour le « Channel » aux commandes d’un Tiger Moth standard mais en vol… inversé.
L’avancée technique permit dès 1934 de proposer au particulier des avions aux performances toujours d’actualité quelques 80 ans plus tard… Premier exemple de 1934, le splendide Percival Gull à 3 places.
Puis en 1935, le British Klemm…
Prochain épisode : 1936–1940 ou l’arrivée d’avions de particuliers superbes dans un ciel préfrontal de guerre.