Présence de deux APM au salon du Bourget.
Les dernières évolutions de la gamme des Avions Philippe Moniot (APM) ont déjà été évoquées récemment sur aeroVFR.com suite au premier vol réalisé dernièrement de l’APM-41 Simba. Ce dernier est exposé au salon du Bourget en statique et, contrairement aux autres éditions du salon, Philippe Moniot ne le présentera pas chaque jour dans le ciel parisien ni lors du « défilé présidentiel » réalisé ce matin à l’occasion du passage du président de la République au salon. L’appareil à son arrivée au Bourget ne comptait pas plus de 3h00 de vol, convoyage compris, et l’EASA n’avait pas l’intention d’accorder une autorisation de vol…
Après le premier vol réalisé par Philippe Moniot, les essais en vol seront menés par Jean-Claude Bordenave, ancien pilote d’essais du Centre d’Essais en Vol (CEV) devenu DGA-Essais en vol. Visant une certification CS-23 mais en s’appuyant sur la certification déjà acquise par l’APM-40 Simba, l’APM-41 devra effetuer un complément de vols notamment pour la détermination des performances, l’analyse des qualités de vol. Pour l’heure, les performances indiquées sont jugées « conservatives », avec 125 Kt en croisière économique (qui pourrait devenir 130 Kt) avec une consommation horaire proche de 26 litres. Le devis de masse permet d’embarquer l’équivalent de la masse à vide (520 kg à vide pour 1.015 kg à la masse maximale).
La durée d’une certification étant établie entre un an et un an et demi, la production de l’APM-41 ne pourra pas débuter avant 2019, l’objectif étant d’être à nouveau au salon du Bourget en juin 2019, certification acquise. L’APM-41 rejoindra ainsi dans la gamme le biplace APM-20 Lionceau (Rotax 912 de 80 ch), le triplace APM-30 Lion (Rotax 912S de 100 ch), tous désormais motorisés Rotax. On notera l’an passé des améliorations apportées à l’APM-30 avec masse maximale et charge utile accrues, nouveau système de conjugaison aux palonniers.
L’APM-40 Simba motorisé au départ par un Continental a été retiré du catalogue après l’abandon de la production du moteur par le motoriste américain désormais aux mains de capitaux chinois – suite à un plan de production jugé insuffisant. Seuls… trois APM-40 Simba ont vu le jour dont deux encore en état de vol, le prototype et un démonstrateur qui réalise entre autres 150 heures de vol par an à l’Ecole du personnel navigant d’essais et de réception (EPNER à Istres), lors de la formation de pilotes d’essais, avec la découverte d’un avion léger, de plus apte à la voltige élémentaire.
Avec l’APM-41 Simba, motorisé par un Rotax 915iS, cette aptitude à la voltige ne sera pas conservée suite au turbocompresseur équipant le groupe autrichien et dont la lubrification ne tolère pas des accélérations autres que « normales ». L’APM-41 Simba, avec sa capacité quadriplace et sa bonne autonomie (5h30 à 8h30 ou 880 nautiques de distance franchissable), vise notamment le renouvellement du parc de l’ENAC (ex-SEFA) dans les centres de formation, notamment pour la formation des instructeurs, en vue de remplacer progressivement la flotte actuelle de TB-10 Tobago.
A noter sur le stand d’Issoire Aviation, sur le tarmac de l’aéroport, la présence du F-WIZZ. Il s’agit du prototype de l’APM-50 Nala, un biplace côte-à-côte issu du Simba, motorisé par un Lycoming 180 ch pour en faire un avion de formation et d’entraînement à la voltige. Ce programme reste dans les tiroirs pour l’instant, faute d’un client de lancement ou d’un certain nombre d’intentions d’achat. De plus, avec l’EASA imposant une certification complète, il faudra déterminer si le jeu en vaut la chandelle avec un marché de niche, sachant que la production d’avions légers à Issoire dépasse rarement les 5 unités annuelles – heureusement, la société travaille sur des programmes de sous-traitance au sein du groupe Reixa. D’où la flotte d’avions APM se limitant actuellement à une quarantaine d’appareils.
D’où la présence du F-WIZZ sous une livrée militaire, pour présenter une autre voie empruntée pour proposer un « vecteur aérien multi-rôles ». Développé sous l’égide de TDA, filiale de Thalès, en partenariat avec Alkan, cet APM-51 Cheelaar vise différentes missions dont notamment la formation et l’entraînement des pilotes militaires, maius aussi la surveillance armée avec ses missiles accrochés sous ses ailes. ♦♦♦