Le plus gros avion au monde vient de faire son « roll out » à Mojave, Californie…
Co-créateur de Microsoph, Paul Allen est passionné d’aviation… Milliardaire, il a les moyens d’assumer ses passions. Cela passe déjà par une belle collection d’appareils anciens regroupés au sein du Flying Heritage Museum à Seattle. Pour la partie purement aéronautique, citons la présence de Curtiss JN-4D Jenny, Curtiss P-40C Tomahawk, De Havilland DH-98 Mosquito (en cours de restauration), Fieseler Fi-153 (V1), Fieseler Storch, Focke-Wulf FW-190A et FW-190D, Grumman Hellcat, Hawker Hurricane, Iluyshin Stormovik, Messerschmitt Bf-109E, Messerschmitt Me-183B Komet, Mitsubishi AM6 Zero, Nakajima Hayabusa, North American P-51D Mustang, North American B-25J Mitchell, Polikarpov I-16 et Po-2, Republic P-47D Thunderbolt, Supermarine Spitfire MkVc.
Rajoutez une poignée de jets (Republic F-105 Thunderchief, MiG-29 Fulcrum) et notez qu’une bonne partie des appareils sont en état de vol… En mars dernier, Paul Allen se trouvait entre la Sicile et Malte, dirigeant une équipe qui a retrouvé, grâce à un rover télécommandé, l’épave du destroyer italien Artigliere, coulé en octobre 1940 et reposant par 3.600 m de profondeur.
En 2004, l’Ansari X-Prize a été remporté par le SpaceShipOne, avion-fusée largué depuis l’avion-porteur WhiteKnight. Le programme a été développé par Burt Rutan au sein de la Scaled Composites, à Mojave, Californie. Il s’agissait de réaliser deux vols en moins de deux semaines à une altitude de plus de 100 km. Ce programme a été financé par Paul Allen. C’est à la suite de ce prix que Paul Allen s’est à nouveau tourné vers Burt Rutan en 2011 pour concevoir le plus gros avion au monde, capable de monter en altitude pour larguer des fusées devant ensuite placer des charges en orbite basse.
Ce 31 mai, la société Stratolaunch Systems a dévoilé son avion-porteur, constitué de deux longs fuselages partageant une voilure de 117 m d’envergure, le plan central devant recevoir la charge à larguer à près de 10.000 mètres d’altitude. La longueur de l’appareil atteint 72 m pour 15 m de hauteur, nécessitant un hangar de plus de 8.000 m2 pour l’abriter. Le train d’atterrissage compte 28 roues pour étaler la masse à vide de 250 tonnes pour 590 tonnes à la masse maximale… La motorisation repose sur six réacteurs Pratt & Whitney tels qu’utilisés sur les Boeing 747. La distance franchissable doit atteindre les 2.000 nautiques.
Les essais au sol vont se poursuivre jusqu’au premier vol sans doute prévu l’an prochain. Le premier usage opérationnel, avec largage d’une fusée Orbital ATK Pegasus XL, n’est pas attendu avant 2019. Par la suite, le Stratolaunch pourra larguer trois fusées de ce type lors d’une même mission. ♦♦♦
Photos © Stratolaunch Systems