Il y a 70 ans, en janvier 1947, la Weaver Aircrft Co (Waco) effectuait le premier vol de son Aristocraft, son dernier avion…
Waco fut dans les années 1930 le premier constructeur mondial d’avions de tourisme ! En 1946, croyant à un avenir de l’avion identique à celui de la grosse automobile, Waco conçut un extraordinaire engin dont elle espérait vendre une première série de 300 exemplaires.
Le premier vol eut lieu au tout début de janvier 1947 et le prototype totalisa 40 heures de vol jusqu’à son abandon en juin. L’Aristocraft avait une aile métallique et un fuselage en tubes entoilé, un SUC Courlis à l’américaine, mais avec un moteur Franklin de 220 ch à l’avant relié par un long arbre à double cardan à une hélice propulsive à l’extrême arrière.
Son train d’atterrissage, partiellement rétractable, et sa cabine, très vaste pour quatre personnes et luxueusement aménagée avec porte en bois et tissus choisis, rendaient l’avion lourd, plus de 150 kg que ses concurrents, avec quand même une vitesse de croisière
de 215 km/h.
La mise au point fut laborieuse. La transmission à double cardan nécessitait un graissage irréprochable, assuré au début par un circuit en dérivation de celui de l’huile moteur puis par un circuit indépendant ayant son propre réservoir et sa pompe. Firestone avait fourni un accouplement en caoutchouc entre le moteur et l’arbre de transmission, accouplement destiné à absorber les vibrations et qui s’avéra particulièrement fragile.
Pour couronner le tout, l’hélice disposait d’un pas variable réversible – astucieux pour freiner au sol ou pour faire rentrer l’avion en marche arrière dans un hangar – et les ailerons faisaient office de volets lors de l’atterrissage.
Dès fin 1946, le marché américain de l’avion de tourisme s’avéra totalement inexistant. Aussi, à l’été 1947, Waco stoppa brutalement les frais de mise au point. L’avion fut stocké démonté et 17 ans plus tard trouva un acquéreur qui le réassembla et le fit voler pour obtenir une certification de la FAA. Face aux multiples problèmes de transmission, cet acquéreur en modifia le train pour le rehausser et le rendre fixe, supprima l’hélice arrière et la transmission, remit une hélice avant et obtint une horrible machine dont je n’ose montrer la photo… ♦♦♦