On le sait, la mise en place de l’Aircrew par l’EASA est loin d’être un long fleuve tranquille. Les rapides sont nombreux, les rochers invisibles innombrables et pas sûr qu’il n’y ait pas, de plus, quelques crocodiles dans les parages !
Ainsi, il faudra attendre (au moins) 2018, si le système n’a pas encore pris un peu de retard sur les dates de mise en place annoncées parfois des années auparavant, pour connaître les dernières modalités concernant par exemple la pratique de la voltige, le remorquage de planeurs ou le vol en montagne.
Pour la pratique de la voltige (pilote et instructeur), l’EASA envisage un système plus simple et moins exigeant que le système français actuel. Mais la FFA souhaite, avec l’aval de la DGAC, conserver en place le système actuel, notamment sur la base des… résultats enregistrés ces dernières années par l’équipe de France et montrant l’excellence de cette activité.
Pour le remorquage de planeurs, l’autorisation délivrée actuellement à vie, tant que la licence de pilote est active via une qualification de classe (SEP) validée, devrait prendre fin, avec la nécessité d’une expérience récente enregistrée pour maintenir sa qualification de pilote remorqueur. Il y a quelques années, les premières ébauches réglementaires parlaient d’au moins trois remorqués l’année précédente, ce qui n’est pas excessif.
Pour la montagne, l’instructeur devra devenir FIM (FI-Mountain) sans que les fameux « droits du grand-père » – tant mis en avant par le passé par les pontes des JAA et de l’EASA ne puissent être reveniqués si l’on en croit le stade actuel de gestation réglementaire – tandis que pour les pilotes les qualifications de site (on peut être lâché sur un seul altiport et non pas sur alti-surface, en conservant cette qualification locale avec une expérience récente) devraient disparaitre.
La France constituant une nouvelle « exception » dans ce domaine, avec une activité montagne « importante », du moins comparée à celle de bien d’autres pays, FFA, DGAC et AFPM (Association française des pilotes de montagne) sont en discussion pour faire évoluer le projet de l’EASA pour maintenir les « acquis » franco-français.
Dans une note en date du 1er septembre dernier, l’EASA envisage la possibilité d’une « qualification montagne restreinte » (restricted moutain rating) orientée vers la pratique sur des sites particuliers permettant d’avoir une qualification limitée seulement aux sites pratiqués. Pour la qualification Montagne, l’EASA étudie la nécessité ou non d’un test de compétence en fin de formation (comme pour la voltige, le remorquage et le VFR de nuit), le suivi de la formation complète pouvant être jugé suffisant.
Par ailleurs, l’EASA envisage une qualification Montagne pour les pilotes hélicoptères. Enfin, l’EASA réétudie ses exigences en matière de formation des instructeurs Montagne, dont notamment la prise en compte des « droits du grand-père » faisant qu’un pilote titulaire d’une qualification donnée, acquise par le passé, ne peut se voir retirer cette qualification au changement de réglementation, mais le maintien de cette qualification se faisant ensuite selon les nouvelles modalités de la réglementation européen (prorogation, renouvellement, etc.). Dossier à suivre… ♦♦♦
Photo © F. Besse / aeroVFR.com