35 ans pour le Groupement pour la préservation du patrimoine aéronautique (GPPA) animant le musée Espace Air Passion.
En 1981, Christian Ravel, pilote à Angers-Avrillé, découvre qu’un planeur 1300 va être brûlé pour alimenter le barbecue du club vélivole… A l’époque, en France, on constate un désintérêt pour le patrimoine aéronautique. Interpellé, le président du club lui dit qu’il peut sauver le planeur s’il amène du bois en échange. Ce qui sera fait… Faute de place, le planeur est entreposé dans le garage du pilote…
Avec une poignée de passionnés, décision est prise de créer une association, ce sera le GPPA. Les moyens techniques et financiers sont inexistants. Un premier local est loué pour entreposer d’autres planeurs récupérés ici ou là, dont un rare Weihe qui, en 1998, sera classé aux Monuments historiques ! En 1983, la ville d’Angers confie au GPPA, pour le restaurer, le René Gasnier n°3, l’appareil d’un pionnier angevin, endommagé durant la Seconde Guerre mondiale. Après restauration et exposition, l’appareil confié au musée de l’Air donne l’idée de créer un musée local.
Un dossier est déposé à la mairie et au conseil général. La mairie offre un hangar à démonter et à remonter à Avrillé. Le musée régional de l’Air prend forme. La flotte grossit avec également des appareils remis en état de vol. Le SFA a fourni un Breguet 904, l’armée de l’Air un Fouga, la ville d’Angers a participé à l’achat d’un Piper L4H, André Moynet a offert l’un des prototypes du Moynet Jupiter, aujourd’hui en courte finale pour un retour au vol. Les restaurations sont primées par… le Vintage Glider Club anglais ou par l’Allemagne. La FFVV récompense également l’action du GPPA pour la sauvegarde du patrimoine vélivole après la restaution d’un CM-8/13 et d’un Avia 41P.
1998, avec l’extension de la ville autour d’Avrillé, la mairie a prévu le déménagement de l’aérodrome à Marcé. De nouvelles installations sont proposées au GPPA, ce dernier devant se charger des frais de fonctionnement. Des emplois jeunes sont créés pour développer la promotion du musée et assurer l’accueil. Des animations voient le jour comme les rassemblement Anjou Ailes Rétro et Anjou Ailes Maquettes – car le musée n’oublie pas l’aéromodélisme, tremplin avec l’aviation « grandeur ». En 2006, Christian Ravel passe la main de président du GPPA à François Blondeau, pour se consacrer à la gestion des archives du musée, une montagne de documents, revues, livres, photos… à abattre.
En 2013, le musée régional de l’Air devient l’Espace Air Passion (EAP). Le planeur Arsenal Air 100 n°1 est classé Monuments historiques. Le parc des aéronefs a pris de l’ampleur au fil des années, avec des dons d’appareils parvenant de toute la France. Les réserves croulent sous le nombre de machines entreposées, prêtes à être restaurées ou échangées avec d’autres appareils. Les chantiers se suivent, du Cessna Bobcat au Moynet Jupiter en passant par les Fournier RF-8, Nord 3400 ou l’unique Albert A61.
Aujourd’hui, l’EAP compte 3.500 m2 d’exposition dont 400 m2 d’ateliers, sans compter 1.500 m2 de réserves et un centre de documentation et d’archives. La collection d’environ 150 appareils dont une vingtaine en état de vol – sans oublier moteurs, modèles réduits, instruments – voit passer chaque année de 15 à 20.000 visiteurs. Le GPPA a fêté récemment ses 35 années d’existence. Un beau parcours, parti d’une planeur ancien stocké dans un garage pour arriver à un musée unique… ♦♦♦
Photo © EAP