Les constructeurs et pilotes à la recherche de la vitesse maximale…
On avait déjà apprécié « Haute voltige, histoire de l’acrobatie aérienne (1909-1939) », on ne peut donc être déçu par « Courses aériennes, l’âge d’or de l’aviation 1909-1939 » car l’auteur, Alain Pelletier, a retenu la même approche. Non pas une étude exhaustive de la recherche de la vitesse maximale en aviation mais un aperçu large des courses aériennes dans le monde durant cette période.
L’auteur plonge ainsi le lecteur dans l’univers des courses d’avions, qu’il s’agisse de repouser le record du monde de vitesse ou de terminer premier d’une course sur longue distance. C’est la période de l’âge d’or de l’aviation, avec de multiples compétitions, de nouveaux records à battre, les exploits des aviateurs faisant la Une des journaux et drainant des foules considérables vers les aérodromes.
Cette aventure technique et humaine est découpée en plusieurs chapitres. « A la conquête de la vitesse » évoque les premières courses, du temps des pionniers quand atteindre 100 km/h est déjà un exploit. Les machines s’affinent progressivement comme le Deperdussin Monocoque qui dépasse pour la première fois les 200 km/h.
« Les courses d’hydravions » auront leurs heures de gloire, depuis la course de 1913 à Monaco jusqu’aux coupes Schneider qui verront la suprématie des bolides à flotteurs de Supermarine, du S-5 au S-6, dessinés par Reginald Mitchell. « La course à la française » passe notamment en revue la Coupe Deutsch de la Meurthe, dans ses diverses évolutions jusqu’aux épreuves d’avant-guerre où s’illustreront les bolides de Marcel Riffard (les racers Caudron) ou le Potez 53. Les « 12 heures d’Angers » ou la Coupe Hélène Boucher font également partie des épreuves qui alimentent l’actualité à l’époque.
« Grande-Bretagne : chacun sa chance » fait de même avec les courses outre-Manche, de l’Aerial Derby à la King’s Cup Race. Percival Mew Gull, Comper Swift, Arrow Active et De Havilland Leopard Moth sont alors les vedettes. Au même moment aux « Etats-Unis, the show must go on », avec entre autres les National Air Races où s’affrontent Wedell-Williams, Gee-Bee, Howard ou Laird. Les courses à longue distance font enfin l’objet d’un chapitre à part, qu’il s’agisse de la Londres-Merlbourne de 1934 ou l’Istres-Damas-Paris de 1937.
Le tout dresse un panorama détaillé et agrémenté de 230 photos d’époque, de 40 tracés cartographiques des circuits de vitesse, de plans 3-vues, de résultats (limités aux cinq premiers concurrents) ainsi que de quelques profils « écorchés » d’avions de course dévoilant leurs entrailles, du moteur aux commandes de vol en passant par le circuit de refroidissement si crucial pour ce type d’engins volants où la performance extrême était recherchée. En annexes, des tableaux récapitulent l’évolution des vitesses, année par année. Au final, une synthèse convaincante sur les courses aériennes avant la Seconde Guerre mondiale. ♦♦♦
– Courses aériennes : l’âge d’or de l’aviation (1909-1939), par Alain Pelletier, 180 p. Editions ETAI. 49 €.
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