L’aviation militaire en Essonne durant la Grande Guerre.
L’Essonne est une terre d’aviation… Le département de la Seine et Oise, devenu l’Essonne en 1964, comptait à l’époque sur son territoire plusieurs aérodromes militaires : Villesauvage à proxmité de la ville d’Etampes, Mondésir à Guillerval (aérodrome toujours actif de nos jours), Port-Aviation à Viry-Chatillon (premier aéroport au monde) et Paray-Vieille-Poste-Orly.
« Trop éloignés du front à l’époque, ces aérodromes servaient à la formation des élèves pilotes français et alliés. Des pilotes belges, anglo-saxons et américains y firent ainsi leurs premiers vols. Ces apprentis pilotes étaient formés à l’observation et à la photographie aérienne, très utilisé à l’époque en complément des ballons statiques d’observation ».
« Puis, très rapidement, l’industrialisation de la guerre aidant, le rôle de l’aviation a évolué. Les pilotes sont devenus des pilotes de chasse et de bombardement. Ces écoles de pilotage s’approvisionnaient souvent localement notamment pour les pièces détachées et l’entretien des appareils. Le terrain d’aviation de Villesauvage achetait la toile des ailes et du fuselage des biplans chez la maison Rabourdin à Etampes ».
« L’installation et la préparation d’un terrain d’atterrissage demandaient une organisation sans faille. Les Américains étaient des spécialistes en la matière. Quand ils construisirent le centre d’entraînement de Paray-Vieille-Poste-Orly en 1918, ils organisèrent des convois de camions depuis Tours pour transporter leurs avions en pièces détachées et leur matériel par la route ».
« Plusieurs aviateurs essonniens s’illustrèrent durant le conflit à l’image de Louis Berrier. Ce Brunoyen, ancien détenu, fut versé dans l’aviation à Saint-Cyr-l’Ecole en décembre 1914, puis comme mécanicien-conducteur à l’escadrille MF35. En 1915, il devient signaleur-téléphoniste au 32e Régiment d’Infanterie. Cité à l’ordre du jour de son régiment, il reçoit la croix de guerre « pour son mépris complet du danger et pour s’être porté volontaire pour rétablir à plusieurs reprises une ligne téléphonique coupée au cours de l’attaque du 30 avril 1915 ».
« Blessé à la cuisse droite par éclat d’obus, il est versé au 2e groupe d’aviation au fort de Bron, puis comme élève au 1er groupe d’aviation au centre de Longvic, près de Dijon. En octobre 1915, il devient élève pilote au 1er groupe d’aviation à l’aérodrome Farman d’Etampes pour finir pilote-aviateur à l’école d’aviation militaire d’Ambérieu en 1916 ».
« De nombreux aviateurs sont morts pour la France comme Paul-Gaston Demercy, demeurant à Dourdan, soldat-aviateur à l’escadrille 242 qui fut tué le 21 août 1918 à Belfort. Ces pilotes ont connu en quelques années une véritable transformation technique et industrielle de leur avion. De la conception artisanale à une conception plus industrielle, l’évolution des armements et de leurs missions, l’histoire de l’aviation a connu une évolution importante durant ce conflit ».
Sous l’intitulé « Des ailes et des hommes », une exposition sur l’aviation en Essonne (1914-1918) aura lieu du 7 novembre 2016 au 5 avril 2017 dans le hall des Archives départementales de l’Essonne, au château de Chamarande (91), près d’Etampes. ♦♦♦

Photo d’ouverture via le net. Mise en place d’un Farman à l’école d’aviation du centre belge à Etampes, 1916. BDIC/ VAL 394/028. Plaque de verre. Coll. M. Gorvel.