Produit en Chine et assemblé à la fois près de Shanghai et à Toulouse, un nouveau monomoteur quadriplace à train fixe de 160 ch prévu en 2019…
Guanyi Aviation est une société aéronautique créée en 2009, basée à Shanghai, Chine, et dirigée par Songhua Zhu. Elle a lancé le développement d’un avion monomoteur quadriplce avec pour objectif la formation de base et l’entrainement des pilotes privés et professionnels. L’étude de faisabilité a eu lieu en 2014 avec l’architecture figée pour passer au dimensionnement de la structure puis la réalisation des gabarits de montage. Une maquette échelle 1 doit être exposée au prochain salon aéronautique de Zhuhai qui se tiendra du 1er au 6 novembre prochain.
La construction du prototype est prévue l’an prochain avec le premier vol fin 2017 tandis que des essais au sol auront lieu sur une autre cellule pour les essais statiques et crash-tests. La certification chinoise (CAAC), américaine (FAA) et européenne (EASA, suite à un accord bilatéral avec la CAAC) est espérée fin 2018 pour un début de production en série du quadriplace début 2019 et les premières livraisons à l’été 2019.
Le marché visé en priorité est le marché américain avant de s’attaquer à l’Europe. L’assemblage du G20 est prévu à la fois en Chine et en… France. La production chinoise aura lieu près de Ningbo à 200 km au sud de Shanghai, tandis que le site d’assemblage en France se trouvera dans la région de Toulouse. Un centre commercial est prévu aux Etats-Unis. La cadence de production prévue est de 10 unités par mois.
Le projet est dirigé par une équipe comprenant des spécialistes européens, anciens d’Airbus et de Dassault-Aviation, et des professionnels de l’industrie aéronautique chinoise. Jean-Paul Vaunois, ingénieur aéronautique notamment connu pour de multiples capots moteur évalués sur DR-400 pour en diminuer la traînée interne et un temps pressenti pour certifier le MCR-4S avant que la nouvelle direction de Dyn’aero n’abandonne le projet – est le directeur technique du programme G20.
Le G20 est d’architecture classique avec une cellule en métal, les composites étant utilisé pour la verrière, les capots moteur et les carénages du train. La voilure est semi-trapézoïdale avec des apex à l’emplanture. Les sièges avant bénéficient de porte articulées à la Cirrus tandis que les passagers auront droit à un accès latéral sur le flanc droit. Le train tricycle est fixe. Les commandes de vol sont à volants.
La motorisation de base repose sur le Lycoming O-230-D2A de 160 ch avec une hélice tripale Duc Flash, motorisation que Jean-Paul Vaunois connait bien pour l’avoir expérimenté sur un Océanair, avec une consommation de 32 l/h. La masse à vide est de 680 kg pour 1.080 kg à la masse maximale soit 400 kg de charge utile.
A la masse maximale, la vitesse de croisière (75% de la puissance au FL080) est de 265 km/h tandis que le taux de montée au niveau de la mer est de 3,4 m/s. Le plafond est donné pour 3.500 m. La distance franchissable avec les 160 litres de carburant embarqués entre 800 et 1.000 km. D’autres motorisations sont envisagées allant du Lycoming IO-360-M1A de 180 ch au Continental CD-155 diesel. L’avionique sera de type glass-cockpit.
Le G20 est présenté comme le « premier aéronef d’aviation générale développée par une société privée chinoise ». La motorisation modeste (160 ch) ne le place pas sur le marché des Cirrus mais plutôt sur celui des futurs Mooney M10 et des DR-400, Piper PA-28 et Cessna 172. Cela devrait être un avion d’aéro-club.
Une extrapolation sous la forme d’un bimoteur est prévue sous le nom de G15 avec 1.400 kg de masse maximale. Avec une motorisation annoncée comme hybride, l’appareil pourra transporter 4 personnes sur 2.000 km. La vitesse maximale sera de 370 km/h. Une façon de poursuivre un concept né avec le Twin R de Dyn’aéro extrapolé à partir du quadriplace MCR-4S, projet resté sans suite à ce jour, seul le Tecnam P2006T ayant renouvellé l’offre en matière de bimoteurs légers ces dernières années.
Si le monde financier occidental ne semble plus intéressé par l’aviation générale, avec des coûts de développement et de certification trop élevés pour pouvoir espérer rentabiliser l’investissement au vu des livraisons raisonnablement escomptées – même si l’EASA claironne depuis des années qu’elle va simplifier les processus de certification… – les financiers chinois sont en phase de développement accentué, reprenant des constructeurs (Cirrus, Mooney, Windecker…) ou des motoristes (Continental Motors…), s’intéressant aux différents segments de l’aviation générale, de l’ULM pendulaire (DTA…) au jet d’affaires. ♦♦♦
Images © Guanyi Aviation Co. Ltd