De la difficulté d’avitailler sur certains terrains.
Tout pilote pratiquant le voyage aérien ces dernières décennies a déjà entendu parler de ces CCI qui, fermées le week-end, interdisaient (ou interdisent ?) au club local de distribuer
du carburant samedi et dimanche alors qu’il s’agit là du pic d’activité de l’aviation légère – cherchez l’erreur !
Mais même en l’absence de Chambres de commerce et d’industries (CCI) parfois coupées de la réalité de l’aviation générale et inconscientes de certains fondamentaux en matière de sécurité des vols, on peut – hélas – trouver parfois des aéro-clubs qui ne délivrent pas de carburant aux avions de passage alors que l’information d’une telle pratique n’est pas diffusée pour prévenir les pilotes.
L’expérience a été vécue récemment à l’arrivée à Montélimar-Ancône. Avant le départ, la consultation des Notam avait révélé l’absence de toute indisponibilité de la 100LL sur l’aérodrome. La lecture attentive de la fiche VAC avait de plus révélé la distribution de carburant par l’aéro-club de Montélimar mais avec une seule restriction : « Quantité limitée ».
Avion arrêté devant la pompe, direction le club où l’on demande s’il est possible de faire un complément de pleins. La réponse fuse : « On ne délivre pas de carburant. C’est réservé aux avions basés ». On mentionne le fait qu’aucun Notam n’indique cette restriction. On en convient mais avec comme solution proposée d’aller à Pierrelatte ou Aubenas.
Un autre interlocuteur, à proximité, intervient pour préciser « qu’avant de décoller, tout pilote doit s’assurer de pouvoir avitailler à destination ». La bonne blague ! On lui fait remarquer que l’on a encore à bord du carburant pour près d’une heure de vol mais que la destination étant Montélimar, un complément de pleins aurait été bien vu. De plus, la fiche VAC mentionne une distribution en « quantité limitée » et « limitée » ne veut pas dire « nulle ». Fin de la discussion… En ce samedi de soleil, pas la peine de leur évoquer un possible déroutement par mauvaises conditions avec un pilote à qui l’on refuse du carburant, pouvant ainsi le mettre dans une situation critique.
Inutile non plus d’indiquer que si la règle est de ne plus distribuer du carburant aux avions de passage, le minimum serait de faire modifier la fiche VAC avec – autant aller au bout du raisonnement – la mention « Carburant interdit aux avions de passage ». Ce qui éviterait
tout malentendu et des surprises une fois au sol. Mais le club de Montélimar-Porte de Provence – issu de la longue et tumultueuse fusion de deux précédentes associations – n’a semble-t-il pas l’énergie pour entâmer cette simple démarche… qui ne concerne pas « ses » pilotes.
En semaine, et notamment hors vacances estivales, le voyageur aérien sait qu’il a tout intérêt de faire escale sur un aérodrome équipé d’une borne automatique, où les cartes Air Total ou Air BP lui permettront en tout autonomie de refaire les pleins. En semaine, sur les terrains où la distribution se fait via le club local, les limites du bénévolat sont évidentes et cela fait partie des « aléas » du voyage aérien.
Mais sur les terrains non équipés de distribution automatique, qui plus est un samedi de vacances estivales et alors que l’activité bat son plein au sein de l’aéro-club local gérant la pompe, l’absence de distribution de 100LL – contrairement à ce qu’indique la fiche VAC – relève du « repli sur soi » qui semble diamétralement opposé à « l’ouverture » vers les autres, permise par la pratique du pilotage. Quelle est belle la solidarité entre pratiquants d’une même activité au sein d’associations regroupées par une fédération nationale !
De telles pratiques questionnent sur l’intérêt de promouvoir le voyage aérien à coups de spots télévisés, ou de rappeler à coup de Rex ou d’affichettes de la commission Sécurité fédérale la nécessité de faire un bilan carburant régulièrement afin de diminuer ces « fausses » pannes de carburant avec atterrissages en campagne. Mais le mieux pour faire avancer les choses est sans doute de pratiquer ainsi : à l’avenir, si un avion de l’aéro-club de Montélimar fait escale chez vous, dites au pilote qu’il n’y aura pas de carburant pour lui. Le message passera sans doute mieux que par ce billet… ♦♦♦
ADAM dit
Vol de nuit vers NEVERS, notams consultés: NIL Automate TOTAL donc pas de problème. A l’arrivée la pompe fermée à clé pas possible de faire fonctionner l’automate. Heureusement MOULINS est proche…..
Gramsch dit
Rappel:
il n’y a pas que les cartes Total, Bp ou Shell.
À Aubenas (LFHO) vous pouvez avitailler avec une simple carte de crédit et en JetA sur appel du responsable de la plateforme, Thierry Blanc 06 86 26 70 18
Luc Gramsch
AVL
P. Richard dit
Salut François,
Quel dommage que tu ne sois pas tombé sur moi…ou sur d’autres membres du club, Laurence par exemple.
Pendant des années j’ai distribué du carburant à des pilotes de passages.
Cela m’a permis de belles rencontres, pilotes ou machines.
Aujourd’hui pour d’obscures raisons de fiscalité il a été décidé de limiter la distribution de carburant, j’ai toujours etait contre cela et je regrette cette décision.
Mais il faut dire que j’apprécie de trouver du carburant lors de mes etapes, et je comprends donc le besoin d’avitaillement d’autres pilotes…
Certains n’en sont pas conscients par manque de pratique…
En attendant je ne laisserai jamais un avion repartir sans avitaillement.
Limité ne veux pas dire nul !!!
Contrairement à d’autres membres du club je suis très content de ce billet.
Bravo François.
Patrick Richard
ACMPP
PS
@ django313 qui insulte les gens en se cachant derrière un pseudo.
Je te mets dans le même panier que ceux qui ont contribués à ce resultat.
Victor dit
J’ai assisté cet été à une scène similaire à Royan Médis. Seul moyen d’avoir de la 100 LL est la carte Total, par contre c’est bien indiqué sur la carte VAC. Mais l’appareil venait d’un autre pays et avait vraiment besoin de jus pour repartir. L’équipage s’adresse à l’aéro-club local et essuie un refus net, puis contact avec la présidente, même intransigeance, le club se retranche derrière des considérations commerciales.
Ce que je dis, ayant été placé dans ce type de situation en tant que président, quant on veut, on peut,
Bref ! la solidarité entre aviateurs (trices) en a pris un sérieux coup dans l’aile en France et l’équipage étranger est reparti faire le plein ailleurs avec une belle opinion de nous.
Si des pilotes de Royan ou d’ailleurs se trouvent un jour en panade quelque part, espérons qu’ils rencontrent un peu plus de compréhension et de solidarité aéronautique.
Victor