S’ils restent dans l’espace aérien anglais, les PPL britanniques peuvent faire abstraction d’une visite médicale…
La Grande-Bretagne a mis en application ce jour son nouveau réglement Air Navigation Order (ANO), révisant la précédente version datant de 2009. Pour la CAA, il s’agit de mettre en place une « approche mieux proportionnée pour réglementer les activités de l’aviation générale » dans les domaines restant sous la responsabilité de l’autorité nationale et non pas des instances européennes. La CAA a fait oeuvre pédagogique en mettant en ligne le nouvel Air Navigation Order.
La date du 25 août n’a pas été choisie au hasard puisque c’est celle d’entrée en vigueur du nouveau texte réglementaire européen (965/2012) régissant les « opérations aériennes ». On notera parmi les « différences » anglaises, indiquées dans l’ANO, la nouvelle possibilité d’auto-visite médicale proposée aux pilotes privés qui souhaitent voler uniquement dans l’espace aérien anglais, y compris ceux titulaires d’un PPL européen ! L’article 163 de l’ANO (Partie 6, chapitre 3) précise ces nouvelles dispositions. Ainsi, les pilotes titulaires d’un PPL anglais ou NPPL (National PPL) peuvent auto-déclarer qu’ils répondent bien aux exigences médicales. Cette auto-déclaration n’a besoin d’être faite qu’une seule fois avant l’âge de 70 ans et ensuite tous les 3 ans après l’âge de 70 ans. Le passage par un médecin n’est pas obligatoire.
Pour les titulaires d’un PPL ou d’un LAPL européen, ils peuvent faire de même, mais uniquement s’ils restent dans l’espace aérien anglais et ne volent donc pas hors des frontières anglaises. Ceci concernent les pilotes volant de jour et de nuit, sur avion de moins de 5,7 tonnes et avec 3 passagers maximum. Ceux voulant quitter la Grand-Bretagne avec un PPL ou un LAPL européens devront passer par une visite médicale traditionnelle.
Avec un tel système pour les pilotes anglais, la CAA se rapproche des pratiques françaises en matière… d’ULM, où la FFPLUM demande la première fois à son licencié un certificat établi par un médecin généraliste de « non contre-indication à la pratique de l’ULM ». Ceci n’est imposé que la première année, les années suivantes, le licencié devant décider de lui-même s’il répond aux exigences médicales pour voler…
Si la CAA a pris cette décision, ce n’est assurément pas sur un « coup de folie ». Depuis des décennies, les statistiques ne parviennent pas à mettre en avant une accidentologie due à des problèmes physiques, une cause infinitésimale face aux autres causes d’accidents (entrée en IMC, pertes de contrôle, etc.). Et quand, rarement, une cause médicale est citée dans un rapport, cela n’était pas prévisible (exemple : rupture d’anévrisme).
Pour le LAPL, auparavant, il fallait en Grande-Bretagne une visite médicale chez un généraliste. Désormais, celle-ci n’est donc même plus obligatoire pour des « vols intérieurs ». En France, on en reste toujours à la classe 2 pour le LAPL contrairement aux textes européens qui indiquent une visite chez un médecin généraliste et non pas aéronautique. ♦♦♦
Lien vers l’Air Navigation Order version 2016
manu dit
Et un jour nous finirons les derniers… Les anglais sont pragmatiques quand nous laissons la bureaucratie agir.
P. Richard dit
Je souhaiterais me tromper, mais à mon avis nous ne sommes pas près de voir ça en France 🙁
Le CMAC veille…