Bientôt les premiers vols de cette réplique du premier hydravion à coque au monde.
En 1990, M. Mondargent, alors maire d’Argenteuil, a engagé une politique de protection du patrimoine industriel de sa ville. Connaissant quelques membres du comité d’entreprise Dassault, il leur suggéra alors de créer un groupe de retraités capables de reconstruire un hydravion. Le projet d’une réplique est ainsi lancé par Hubert Bourduche, un ancien de la société aéronautique Sipa, aujourd’hui disparu.
L’objectif est d’évoquer la présence de la société Donnet-Lévêque, implantée à Argenteuil, sur les quais de Seine au début du 20e siècle. C’est en effet là qu’en 1912 verront le jour plusieurs hydravions à coque. Sur la base du concept défini par François Denhaut, le directeur technique André Beaumont va concevoir le premier hydravion à coque, un amphibie puisque doté de roues. Le premier vol a lieu le 13 avril 1912, à partir du premier aérodrome au monde, Port-Aviation, près de Viry-Châtillon.
Ainsi, une équipe – sous le nom des Rétroplanes d’Argenteuil – va se mettre en place pour réaliser sur près de vingt ans une réplique, motorisée par un Le Rhône de 80 ch confié par l’Amicale Snecma de Melun-Villaroche. Les premières études ont débuté en 1992, avec un unique plan 3-vues de l’appareil en l’absence de plans d’origine. Faute de données techniques, une maquette sera même évaluée en soufflerie, avec une analyse aérodynamique menée par Alain Bugeau. Le profil de voilure sera modifié mais la stabilité du biplan est jugée satisfaisante.
Le modèle retenu est le Donnet-Lévêque C, motorisé 80 ch et équipé d’ailerons (maquette échelle réduite en photo d’ouverture). C’est le vainqueur en 1912 de la Coupe du Roi des Belges. Avion terrestre et marin, l’appareil était prévu avec un atterrisseur fixe au début et relevable par la suite. Après quelques incidents celui-ci a finalement disparu sur les modèles suivants mais conservé démontable sur la réplique.
Ce projet arrive désormais à son terme puisque les premiers vols de la réplique devraient être réalisés prochainement par Baptiste Salis, à La Ferté-Alais. La réplique du Donnet-Lévêque est arrivée récemment sur le plateau de l’Ardenay, à Cerny, pour y être exposée au sein du musée volant Salis. Après quelques vols, l’hydravion devrait rejoindre un musée à Argenteuil. Il n’est pas prévu de tester la réplique sur l’eau au vu des milliers d’heures de vol enregistrées pour sa construction. ♦♦♦