Démocratisation rapide de la vision synthétique…
Il y a trente ans, dans le cadre d’un article publié par le magazine Popular Mechanics sur les évolutions à attendre dans le domaine de l’aviation générale, Burt Rutan annonçait qu’à l’avenir, on piloterait aussi facilement aux instruments qu’en VFR. Internet n’existait pas alors. C’était l’époque où le GPS n’était pas encore répandu dans le domaine civil. L’école de « pilotage à la française » pour le vol aux instruments en était encore aux formules mathématiques pour calculer les t et tc destinés à corriger le vent dans les trajectoires d’éloignement et de retour sur une balise avant une percée…
Dans les années à venir, la vision synthétique – solution déjà proposée à des tarifs élevés sur des tableaux de bord de haut de gamme – va devenir de plus en plus abordable. Aux Etats-Unis, la société ForeFlight propose dès à présent une solution de secours utilisable sur un simple iPad. Le ForeFlight Synthetic Vision permet ainsi d’avoir une meilleure conscience de sa situation, avec une localisation précise des obstacles dans son environnement proche. Associée à l’application Stratus 2S (AHRS ou Attitude and Heading Reference System soit un horizon artificiel), c’est une vision synthétique dynamique qui est proposée aux pilotes.
La visualisation du sol peut se faire à l’italienne (affichage vertical) ou à la française (horizontalement), en découpant ou non l’écran en deux parties pour avoir la cartographie standard et/ou la vision synthétique. Il en est de même lors d’une approche avec la fiche de percée affichée à côté de la vision synthétique, une aide supplémentaire pour être certain de sa localisation et de sa trajectoire, notamment en monopilote.
Pour suivre la rotation du soleil, l’application passe progressivement du jour à la nuit (et retour) en une vingtaine de minutes, en prenant l’heure de coucher (ou de lever) du soleil dans le secteur survolé. La représentation de la piste permet une meilleure représentation dans l’espace et facilite sa localisation par temps brumeux par exemple. Suivant son altitude et la distance de l’avion par rapport aux obstacles, ceux-ci disparaissent progressivement de l’écran quand ils ne constituent plus un danger, le tout avec un « filtre » informatique automatique.
ForeFlight Synthetic Vision est proposé selon les versions de 99 à 199 dollars l’année. La couverture géographique est « limitée » actuellement au territoire des Etats-Unis et du Canada. Pas besoin d’être Burt Rutan pour savoir que la diffusion de telles aides au pilotage va se poursuivre dans le monde ces prochaines années. ♦♦♦