Supplique pour une évolution de la diffusion des données météorologiques dans le domaine de l’aviation légère…
La vidéo de « sensibilisation aux risques des pratiquants de l’aviation légère », réalisée par Alain Jamet et produite par la Direction de la Sécurité de l’Aviation civile (DSAC), a passé le cap des 3.700 vues… C’est énorme et montre l’intérêt porté à la sécurité des vols. En ce qui concerne l’aviation légère, il ressort bien que les bris matériels se font, comme attendu, à l’atterrissage (formation et maintien des compétences) et les accidents mortels en croisière, lors de mauvaises conditions météo.
Pour ce dernier sujet de la météorologie, je reste persuadé que la complexité incroyable d’obtention et de lecture des informations météo (observations et évolutions) joue un rôle dissuasif chez les pilotes qui programment leur trajet ou, pire, doivent le modifier en vol.
Metar, Metar-auto, Tend, Sigmet, Taf, Temsi Euroc, Temsi France, Wintem, Gafor, Coupes Temsi et Metar, AZBA, Volmet, Atis… le tout à obtenir sur différents sites (SIA, Olivia, Aeroweb, etc.) – où il faut à chaque fois s’identifier… – ont de quoi affaiblir les motivations les plus fortes.
Si l’on rajoute des centaines de sigles, signes, acronymes, abréviations, codes, nombres ordinaux ou cardinaux, où des termes en français et en anglais se mélangent si bien qu’il faut préalablement se demander en quelle langue chercher la signification du symbole puis réussir à s’en souvenir lorsqu’il est en anglais… Une étude chez des médecins suédois a montré que ceux-ci perdent ou manquent 30% d’informations lorsqu’ils lisent et restituent le contenu d’un article en anglais par rapport au même article imprimé dans leur langue maternelle.
Si l’on rajoute les mélanges d’unités du système métrique et du système « impérial », avec des visibilités horizontales ou obliques en mètres, et des altitudes et niveaux en pieds, il faut donc une triple compétence en langue, en météorologie quasi-professionnelle et en calcul (éventuellement mental) pour appréhender, avec sûreté, l’état du temps qu’il fait et qu’il fera. Et le tout quand internet fonctionne vite et bien, ce qui n’est pas toujours le cas à la campagne…
Tout ceci signifie donc que de nombreux pilotes renoncent à voler dès que la recherche d’informations devient trop complexe, que d’autres n’ont pas les renseignements nécessaires (« Oh ! ça m’énerve ce truc, on verra bien ! »), voire ont des infos tronquées, parcellaires ou, pire, mal comprises… Pourquoi faudrait-il perdre l’usage technique de notre langue et d’un système métrique simplissime au nom de « l’internationalisation » ? Comment accepter que les francophones en Belgique soient obligés de s’exprimer en anglais sur les ondes ? « Ré-internationalisons » le français, en commençant par les pays francophones, tout le monde s’en portera mieux.
En conclusion, à quand une météo intégrale sur un site unique, ergonomique, en clair et en bon français ? À quand un retour au système métrique comme avant 1945, mais aussi et surtout comme actuellement (encore ?) en Russie et en Chine ? Pour utiliser une métaphore, rendons l’accès aux informations de la météorologie aussi facile que de piocher dans un assiette de friandises au lieu de les cacher dans des coffres à codes entourés d’emballages indéchirables. Et je suis sûr que les accidents mortels liés à la météo diminueront… ♦♦♦
Photo © F. Besse / aeroVFR.com
Neil dit
Oui, les infos météo sont vraiment complexes, et cela s’ajoute à la charge de travail avant chaque navigation. Je crois que la solution étant que quelqu’un transforme toutes ces infos en une information adaptée au vol à vue sur un site dédié, comme pour les notams.