Le Cercle des Machines Volantes a retenu le Normandie-Niemen comme thème de son Compiège Aéro Classic en juin prochain.
Le Compiègne Aéro-Classic édition 2016 se déroulera les 11 et 12 juin sur l’aérodrome de Compiègne-Margny (LFAD), organisé par le Cercle des Machines Volantes (CMV), l’association de restauration d’appareils anciens basée sur l’aérodrome.
Cette année, le thème principal de la manifestation sera le Normandie-Niemen. Parmi les animations au programme figure la reconstitution d’un camp militaire soviétique. Un groupe russe de reconstitution historique (42 personnes !) viendra « installer » la semaine précédente un camp tel qu’opérationnel sur le front russe durant la Seconde Guerre mondiale avec tentes (les membres du groupe, en tenue d’époque, y vivront réellement), cantine, infirmerie, bureau de la Pravda et du NKDV, atelier de mécanique, le tout sous la protection d’un canon anti-char d’époque.
Durant la manifestation des 11-12 juin, des scènes de vie seront régulièrement jouées pour faire revivre ce camp qui bénéficiera de la présence de véhicules militaires d’origine allemande, américaine et russe. Le Cercle des Machines Volantes travaille à la venue de quelques vétérans français et russes, tandis que le parrasin de la manifestation sera Maurice de Castex, pilote de chasse sur Morane-Saulnier MS-406 durant la Dernière guerre. Pour les avions, la reconstitution bénéficiera d’un Yak-11 en statique tandis que dans le ciel seront présentés trois Yak (3 et 11).
Pour rester dans le thème, plusieurs Yak sont prévus au plateau de la manifestation, des modèles 18A (à train classique) aux Yak-50 et 52. Le programme des vols annonce une patrouille de Stampe, un P-51D Mustang, un Aéro 45, le seul Caudron Luciole en état de vol en France, un Pietenpol, une réplique du Percival Mew Gull, des Bücker, Pilatus P2, Nord Noralpha, Cessna 195, Boeing-Stearman, Fairchilf F24, Waco YMF, Curtiss P-40, de la voltige sur Pitts… Un camp américain sera également reconstitué avec tentes, blindés, half-tracks, jeep, camion GMC et Piper L4H, sans oublier un rassemblement de voitures et de motos anciennes.
Seront présents les deux fleurons de l’association :
– un Morane-Saulnier MS-181 (ci-dessus), évolution du prototype du MS-180, dont le premier vol a été réalisé par Léon Morane avant que Michel Détroyat ne prenne la suite pour les essais en vol et les présentations en vol, notamment lors des meetings de Vincennes jusqu’en 1938.
– un Morane-Saulnier MS-230 (ci-dessous), avion de voltige portant le « coq » de la SPA-48 et la décoration des appareils assurant la Défense de Paris peu avant la Seconde Guerre mondiale…
et 230), l’association présentera ses projets en cours. Il s’agit notamment de restaurer un Mauboussin 202, un unique racer frnaçais d’avant-guerre, capable d’atteindre 300 km/h avec son Regnier de 95 ch. L’appareil a été titulaire de deux records du monde de vitesse sur 100 et 1.000 km. Fidèle à ses principes, l’association le remettra en état de vol avec la motorisation et l’instrumentation originales.
Autre projet, la réalisation d’une réplique de Latécoère 18. Le monomoteur, associé à l’aventure de l’Aéropostale, pèse 2,7 tonnes à vide pour 3,8 tonnes à la masse maximale. Deux Hispano V12 de 500 et 650 ch – motorisations installées sur le Laté 28 selon les modèles – ont déjà été trouvés avec des pièces de rechange. Ce projet, dont l’idée remonte à 2006 avant la création du Cercle des Machines Volantes (CMV), devrait nécessiter cinq à six ans.
Le CMV bénéficie de près de 4.000 documents sur l’appareil, comprenant des études techniques, tous les plans et même la correspondance de l’époque avec le Service technique de l’Aéronautique (STAé) en charge de la certification, le tout issu de différentes archives et de la Fondation Latécoère. L’imposant monomoteur, de la taille d’un Pilatus PC-6 Turbo Porter mais avec un train plus haut, croisera à 230 km/h, le moteur étant alimenté par les réservoirs largables d’une capacité de 735 l.
Si le CMV veut reconstruire le Laté 28 à l’identique de ceux sortant des usines Latécoère, avec une instrumentation d’époque révisée et même son système d’auto-freinage (un capteur placée sur la roulette arrière enclenche le freinage de l’appareil quand elle touche le sol…), de nouvelles technologies sont utilisées pour accélérer le projet. Deux partenaires « techniques » sont parties prenantes.
L’Université technique de Compiègne (UTC) travaille notamment sur l’optimisation des gabarits de fabrication des nervures. L’IUT de Cachan et l’association Aerodyne ont réalisé certains éléments qui seront présentés lors de la manifestation. Il faut ainsi citer le tableau de bord, la porte et des milliers de goussets ! Un ancien élève de l’IUT, Hervé Mouterde, désormais responsable technique du projet, a aussi réalisé la modélisation de la voilure en CAO pour obtenir ensuite les plans de découpe des nervures. ♦♦♦
Photos © CMV, Aerodyne. Illustration © Antoine Crespin
http://www.cercledesmachinesvolantes.com