Revirement complet et heureux pour l’avenir de cette plate-forme aéroportuaire normande.
En février 2015, aeroVFR évoquait les menaces pesant sur l’aéroport de Rouen, avec la volonté de certains politiques locaux de fermer définitivement cette plate-forme. Deux visions s’opposaient. D’un côté, le président de la communauté Métropole Rouen Normandie, Frédéric Sanchez, étudiant sérieusement le scénario de la fermeture, mettant en avant le coût pour la collectivité ramené au faible nombre de passagers et considérant, malgré la distance à parcourir que Rouen disposait de quatre aéroports (Deauville, Beauvais et… Orly et Roissy). De l’autre, un président de la région, M. Mayer-Rossignol, convaincu de l’intérêt de l’aéroport de Deauville, étant également le président… du syndicat mixte gérant l’aéroport de Deauville.
Placé dans la tourmente, l’aéroport allait alors bénéficier du soutien d’une association créée le 28 février, l’association des usagers et des partisans de l’aéroport de Rouen (AUPAR) présidée par M. Stephanopoli de Comnène. L’AUPAR a fédéré la majorité des utilisateurs et personnels du site aéroportuaire, rassemblant également chefs d’entreprises, personnalités du monde médical (CHU), soutiens extérieurs pour qui l’avenir de la métropole ne pouvait se concevoir sans aéroport.
Qu’en est-il un an plus tard ? Un revirement total a été constaté, ce qui prouve qu’il ne faut jamais désespérer ! Il y a un an, un déclassement puis la fermeture de l’aéroport de Rouen était sérieusement envisagés. En effet, indique l’association de défense, « en prévision de cette fermeture programmée à la date d’expiration de la Délégation de service public consentie pour l’exploitation de l’aéroport, soit le 29 février 2016, le Syndicat mixte de gestion de l’Aéroport Rouen Vallée de Seine avait renoncé à lancer une nouvelle procédure d’appel d’offres ».
Sans avoir recours à la justice mais en effectuant un important lobbying auprès des différents services de l’Etat et de tous les acteurs, élus compris, l’AUPAR a fait bouger les mentalités dans ce dossier, pour faire prendre conscience de l’intérêt de cet aéroport notamment pour l’économie de la métropole rouennaise mais aussi les missions de service public (protection civile et sanitaire).
Ce 1er mars, un communiqué commun du Syndicat mixte de gestion de l’Aéroport Rouen Vallée de Seine, associé à la Métropole Rouen Normandie, la Chambre de commerce et d’industrie de Seine Mer Normandie et la Matmut, confirme le maintien en activité du terrain, avec un plan de développement. Intitulé « Aéroport Rouen Vallée de Seine : un aéroport de service public nécessaire au dynamisme économique du territoire », il indique qu’une gestion directe de cet équipement public a été retenue, avec notamment la présence d’un partenaire privé très impliqué dans la vie locale, la Matmut. Celle-ci s’est engagée à « accompagner financièrement les investissements à réaliser sur la plate-forme ».
Ainsi, l’avenir de cet aéroport est confirmé, avec une activité orientée vers l’aviation d’affaires et les transports sanitaires. Aucune ligne régulière n’est envisagée, hors les vols charters déjà existants. L’investissement envisagé en 2016 s’élèverait à 597.000 €, dont 400.000 € consacrés à la réfection de la piste suite aux recommandations de la DGAC. Au même moment, la région normande a lancé une étude portant sur la place des aéroports normands, avec l’idée de créer un syndicat unique pour gérer l’ensemble toutes les plates-formes dont Le Havre, Deauville, Caen, Rouen…
Ainsi, en un an séparant les deux articles concernant Rouen sur aeroVFR, on est passé d’une fermeture programmée à un maintien en activité avec un plan de développement. Comme le précise Emmanuel Courtaud, administrateur de l’association de défense, « la persévérance, la ténacité peuvent payer. Nous avons toujours défendu une position rationnelle et raisonnable à travers un dialogue clair et ferme avec les interlocuteurs concernés. Rouen Métropole est une aire urbaine de 700.000 habitants. C’était impensable de la priver d’accès aérien. Le faire aurait été un précédent très négatif encourageant ceux qui veulent s’attaquer au patrimoine aéroportuaire français d’une manière plus générale ». ♦♦♦