Une exposition photo sur l’ancienne base OTAN de Chambley-Bussières.
DERNIERE MINUTE (12 mai)… Cette exposition rebaptisée « Miss Liberty » est « délocalisée » à Epinal, dans le cadre des Imaginales, du 26 au 29 mai (10/20h) sous le chapiteau Comité d’Histoire régionale.
Dans le cadre des Journées Portes ouvertes programmées en mai prochain sur l’ancienne base OTAN de Chambley, l’association Aero Marguerite proposera, du 5 au 8 mai, une exposition photographique intitulée « Chambley Air Base come back ».
Désormais revenue à un usage civil, la base de Chambley-Bussières a été utilisée par l’US Air Force in Europe (USAFE), les forces aériennes américaines déployées en Europe. Implantée en Meurthe et Moselle, à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de Metz, elle prend forme à partir de mars 1952, recevant sa première unité en 1954 (le 21 st Fighter Bomber Wing) avant de devenir vraiment opérationnelle à la mi-1955, accueillant des chasseurs devant contenir la menace de l’URSS en pleine « Guerre froide ». On pourra ainsi compter trois Squadrons actifs, totalisant 78 chasseurs-bombardiers North American F-86F Sabre.
Comme bon nombre d’autres bases OTAN, « Cham » sera réalisée selon un schéma similaire avec la construction d’un système circulaire – dit marguerite – pour répartir les chasseurs en alerte sur des alvéoles (aires de dispersion) donnant directement accès à la piste, avec des protections sous la forme de buttes de terre en cas d’attaque (protection par merlon expérimentée sur un seul pétale mais non retenu par les Américains, c’est l’armée de l’Air qui a merlonné dans les années 80). Chaque marguerite comprend de 16 pétales (alvéoles) articulés autour d’un important hangar central (3.285 m2 de surface totale), chaque poste pouvant recevoir de un à deux avions de chasse.
Mise dans les mains de l’USAF le 12 juin 1956, l’aérodrome sera désaffecté après le départ de l’US Air Force en 1967, la France sortant de l’OTAN. La base sera finalement reprise par l’armée de l’Air en 1982, en desserrement de celle de Toul-Rosières. Les installations seront maintenues en place dont la piste 05/23 ouverte à la CAP, la base servant aussi de cadre, tous les deux ans, au Lorraine Mondial Air Ballons.
L’exposition retracera ainsi l’histoire de cette base aérienne de 1955 à 1958 : la dissuasion nucléaire, la présence du futur astronaute Michael Collins (Apollo XI) de 1955 à 1958, la crise du Mur de Berlin en 1961, les missions de reconnaissance courant 1965 et 1966, le départ des Américains et la fermeture de la base en 1967. Son patrimoine ne sera pas oublié (bâtiments, avions, matériels) ainsi que la vie quotidienne au sein de cette « ville américaine », avec les personnels militaires et les employés civils américains et français, les vols d’entraînement, les loisirs, les familles.
Des photos récentes et d’époque sont mises en résonance, avec par exemple le bâti et ses vestiges détruits ou réhabilités, voire travestis. L’exposition se veut ainsi « une invitation à un voyage à la fois de mémoire, histoire et patrimoine », pour « rendre hommage aux vétérans et sensibiliser les jeunes générations à cette mémoire partagée et à cette histoire commune franco-américaine ».
Aero Marguerite s’est donné pour mission la « mémoire des bases aériennes OTAN des années 1950 », pour replacer leur histoire au regard de la Guerre froide et valoriser leur patrimoine. Le projet d’un AeroMuseum Global Marguerite (AMGM) a ainsi vu le jour pour évoquer « in situ » la Guerre froide sur une base historique avec évolution des matériels, vie de personnels, ce « paysage mémorial » étant complété d’un centre d’interprétation. ♦♦♦
Photos © Wikimedia Commons