Inauguration de nouvelles installations pour Aéro Restauration Service, l’atelier de maintenance et de restauration de Dijon-Darois.
Ce vendredi 18 mars, Bruno Ducreux et son équipe ont inauguré les nouveaux bâtiments de la société Aéro Restauration Service (ARS), implantée à Dijon-Darois. Cet atelier de maintenance est notamment connu pour ses multiples restaurations d’avions de collection.
Tout a commencé il y a près de vingt ans avec Bruno Ducreux s’occupant, en tant que mécanicien aéronautique, des avions de collection de Christophe Jacquard, allant du Yak-11 au Mustang en passant par le Spitfire ou le Pitts S-2B. Puis il se met à son compte, travaillant seul à Darois avant d’embaucher plusieurs mécaniciens pour l’assister car le volume de maintenance va augmenter rapidement, avec notamment l’entretien des Cap des Forces aériennes marocaines.
Cette augmentation de l’activité permet d’acquérir des outillages plus sophistiqués et de nouvelles capacités techniques, permettant de se spécialiser dans des chantiers concernant des machines « atypiques », peu connues en France ou en Europe, avec notamment des travaux de restauration effectués sur des machines rares comme des Yak-3 ou SeaFury.
Au fil du temps, l’atelier installé dans un hangar a pris de l’ampleur avec augmentation constante du personnel. Bruno Ducreux s’est retrouvé devant une alternative, limiter l’activité en se contentant d’une poignée d’appareils par an ou passer à la vitesse supérieure, une solution imposant une optimisation des installations pour tenir les plannings associés à chaque chantier de restauration.
Cette deuxième solution a été retenue avec un projet d’extension qui aura nécessité trois années de travail entre l’idée et l’inauguration des nouveaux bâtiments, avec montage financier auprès de deux banques, établissement du dossier administratif avec la participation du Conseil régional et du Conseil départemental, et finalement construction des nouveaux hangars neufs, comprenant également des bureaux, zones de stockage, coin détente, documentation aéronautique, etc.
Désormais, la société compte une vingtaine d’employés répartis sur trois domaines. La maintenance a été séparée de la restauration et ARS gère également la société Design Aero. L’atelier de maintenance assure l’entretien de tout avion, qu’il s’agisse de structures en bois, métal ou matériaux composites, pouvant intervenir dans tous les domaines sauf la motorisation (moteur et hélice). Sont ainsi notamment entretenus les avions de l’aéro-club de la Côte d’Or implanté également sur la plate-forme dijonnaise. Au passage, ARS cherche à compléter son équipe par un électricien et un chaudronnier.
L’activité restauration est importante, comme les multiples avions passés par ARS ces dernières annes le prouvent en consultant le site de la société : du biplan de voltige au warbird en passant par des avions de collection de différentes époques. Sont actuellement en cours un Nord 1100, un Nord 1002, un Yak-3, un Bücker Bü-131 Jungmann, un Stinson Reliant tandis que s’achèvent divers chantiers comme celui de l’unique Hawker Hurricane sur le registre des immatriculations françaises, accidenté à l’atterrissage à Darois il y a deux ans au retour sur Cannes après le meeting de La Ferté-Alais.
Autre facette de la société, la conception d’un monoplace de voltige de compétition. Conçu par Bruno Ducreux et Anthony Bézard, l’ARS-300 n°01 a été construit à la demande de deux voltigeurs, Emmanuel Foulon et Gérard Charpentier. Deux ans plus tard, le monoplace motorisé par un 300 ch a déjà accumulé 300 heures de vol, en participant notamment aux championnats de France et d’Europe. Fort de ce résultat, il est prévu d’aller plus loin…
Un jeune ingénieur a été récemment embauché pour poursuivre le développement d’avions de voltige. A l’étude très prochainement, un biplace côte à côte extrapolé de l’ARS-300 avec une gamme de motorisation allant de 180 à 260 ch. Ce biplace partagera l’aile du monoplace. De nouveaux procédés de construction sont prévus pour diminuer le temps de construction et donc le coût de la main d’oeuvre. Le programme table sur la diffusion de 45 kits en 5 ans avec ensuite le projet de certifier ce nouveau biplace qui entrera en concurrence avec le CR-100, relancé il y a quelques mois par aero3D.
Dans les tiroirs d’ARS, figurent d’autres projet :
– la mise en service prochainement d’une cabine de peinture permettant « d’avaler » des machines jusqu’à 18 m d’envergure…
– le développement d’une méthode de décapage des tôles par laser, afin d’éviter tout retraitement et limiter l’usage du sable ou de produits chimiques.
– l’offre de cours d’initiation à la mécanique à destination des pilotes privés souhaitant aller au-delà des connaissances du PPL théorique.
Avant l’inauguration des nouvelles installations ce 18 mars, Bruno Ducreux a offert à l’assistance une démonstration en vol aux commandes de l’ARS-300 n°01. Parmi les nombreux visiteurs, figuraient plusieurs clients satisfaits des travaux effectués sur leurs appareils. On pouvait ainsi découvrir sur le tarmac d’ARS un T-6, deux Pitts S-2B, un Stampe SV-4, un Piper Super Cub PA-18 en version amphibie, un Yak-11, etc. A l’intérieur des hangars, les Cap de Marche Verte, un Hawker Fury, un Hawker Hurricane, un Bücker Jungmann… ♦♦♦
Photos © F. Besse / aeroVFR.com