Attention à la terre pouvant s’accumuler dans les carénages de roues durant l’hiver…
L’utilisation d’une piste en herbe l’hiver peut devenir critique si le sol est meuble, l’herbe glissante, les distances d’atterrissage peuvent notamment être rallongées en pratique car l’efficacité du freinage devient réduite. Si un fort vent de travers se met de la partie, il est possible de subir une « glissade » au sol, lors du roulage à faible ou grande vitesse, la friction des pneus devenant faible dans ces conditions.
Au retour d’un vol, avec la boue encore fraiche accumulée dans les carénages, il n’est pas toujours facile de les nettoyer mais il ne faudra pas oublier de se pencher sur l’état du train d’atterrissage au prochain vol. Si les températures sont descendues en-dessous de 0°C, notamment durant la nuit, la boue peut se transformer en « grumeaux » ou « cailloux » de terre pouvant alors frotter sur un pneu, voire gêner le bon fonctionnement d’un frein, avec – des comptes-rendus du BEA sont là pour en attester de tels problèmes au fil des décennies – et/ou mener à une possible sortie de piste intempestive.
D’où la nécessité parfois de démonter les carénages pour retirer toute terre accumulée depuis le dernier vol avant de les remonter. Sur terrain régulièrement mou ou boueux, il devient même préférable de démonter les carénages pendant toute la période hivernale.
Il est vrai que par le passé, certains dans les bureaux ont alors attiré l’attention sur le fait que le CdN de certains avions, certifiés… « avec » les carénages pourrait ne plus être valide une fois les carénages déposés, les performances pouvant alors ne plus correspondre à celles indiquées dans le manuel de vol. Un cas typique où le « strict » respect de la réglementation devient plus dangereux qu’une légère divergence, c’est ce que l’on appelle l’insécurité réglementaire ! ♦♦♦
Photo © F. Besse / aeroVFR.com