Premier vol pour un DR-400 équipé d’un Rotax de 100 ch à injection.
Créée en 2000, la société Nogaro Aviation est un atelier de maintenance (avions en bois et toile mais aussi en métal et matériaux composites) dirigé par Karine Baillou et Gilles Aurensan, ce dernier faisant office de directeur technique. A l’époque du problème des « longerons de DR-400 », faisant suite à de mauvais collages sur un certain nombre de machines – ayant mené à un accident mortel avec un avion de l’aéro-club du GAMA à Etampes – Gilles Aurensan s’était déjà fait remarquer par son « culbuto », un système permettant de basculer les cellules de DR à contrôler pour ouvrir l’entoilage à l’intrados sans dégrouper la cellule…
Cette fois, il s’agit d’une cellule d’occasion d’un DR-400/120 remotorisé avec un Rotax 912iS neuf. L’objectif est de proposer à l’avenir cette motorisation en rétrofit aux aéro-club intéressés par une version économique liée à la consommation moindre du Rotax par rapport au 0-235 (115/118 ch) de la version « standard » née à Dijon-Darois. La transformation a permis de gagner une cinquantaine de kilogrammes tout en devant revoir le bâti-moteur – pour conserver un bon centrage, le Rotax, plus léger, a dû être avancé vers l’hélice – et aussi les capots moteur pour refroidir le 4-temps autrichien.
Ces modifications réalisées en avant de la cloison pare-feu ont entraîné des évolutions du côté du circuit électrique, de l’instrumentation et du circuit carburant. Pour l’heure, l’atelier ne communique que sur le premier vol du prototype, réalisé ce lundi 14 décembre à partir de Nogaro, avec Gilles Aurensan aux commandes. Il s’agit d’une « étape déterminante pour la suite du projet », ce premier vol permettant « de constater que cette modification est viable d’un point de vue technique ».
Le programme d’essais en vol devrait réellement débuter en janvier prochain, avec notamment la nécessité de confirmer les performances obtenues, l’appareil devant être limité à trois places – c’est dans les faits également le cas du DR-400/120, un 2-2 si les deux places arrière sont occupées par des enfants… – sans modifier la masse maximale. Pour raisons économiques, une hélice bipale à pas fixe a été retenue avec comme objectif de bonnes performances au décollage et en montée, critères recherchés en tours de piste et vols locaux de courte durée.
L’atelier implanté dans le Gers a déposé un dossier compte obtenir une approbation de l’EASA pour cette « modification majeure » (STC ou Supplementary Type Certificate), avec pour objectif le printemps 2016. Le montant du rétrofit Lycoming/Rotax n’est pas encore déterminé, ce dernier dépendant notamment de la durée et du coût final du processus de certification. Dans la catégorie des rares triplaces légers destinés à l’école de base, ce DR-400 à motorisation Rotax vise ainsi le marché de l’APM-30 Lion certifié CS-VLA. ♦♦♦
Photos © Nogaro Aviation
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