Un rappel des bonnes pratiques relatives à l’utilisation en vol d’un GPS.
A l’occasion de son récent séminaire relatif aux « nouvelles technologies » en aviation générale, l’Association nationale des pilotes instructeurs (ANPI) a rappelé quelques « fondamentaux » à ne pas oublier quand on utilise un GPS portable lors d’une navigation. Il faut bien se rappeler que c’est un moyen de navigation non certifié et donc ne pouvant être considéré comme moyen « primaire ». Il est important d’utiliser une base de données à jour et de fiabiliser l’alimentation électrique.
Pour ce dernier point, la solution la plus optimale dmeure de loin une alimentation électrique sur l’avion, avec une prise allume-cigare. Pour les avions anciens, certifiés avant l’avénement des tablettes et autres GPS, une telle prise n’existe pas et dans un monde où la culture de sécurité serait mise en avant, une telle installation devrait pouvoir se faire en atelier – donc selon les règles de l’art et pour ne pas utiliser ce qui pourrait être considéré comme un « montage bricolé » – sans avoir à rentrer dans de lourdes et coûteuses démarches admininistratives. Encore faudrait-il que l’OSAC ne s’arcboute pas sur des textes datant de la Guerre froide et, pour certains avions, ne fasse pas une fixation sur la conformité à un manuel de vol rédigé dans les années 1970. On peut rêver puisque la conformité à un manuel de vol dans ce domaine est préférée à une meilleure sécurité de l’équipage !
Il reste encore pour l’utilisateur à se méfier de la position du GPS par rapport au compas de bord, car ce dernier peut être très perturbé et indiquer des caps erronés. Attention également à l’action du soleil sur le GPS si celui-ci se trouve bien placé sous les rayons solaires, avec un échauffement possible pouvant être suivi d’un « décrochage » – évidemment au mauvais moment – du GPS dont l’électronique n’aime pas les fortes températures. D’où l’importance d’avoir toujours un « plan B » sous la main, soit une carte « papier » à disposition et de connaître constamment sa position, même approximative.
S’il faut prendre garde à la position de l’antenne, notamment pour des appareils à la structure métallique importante (aile haute, cockpit avec peu de surfaces transparentes), afin d’obtenir une bonne réception des satellites, il faut également faire attention à la position du GPS (ou de la tablette) si ce dernier est installé sur une ventouse placée sur le pare-brise ou la verrière latérale. Un tel montage peut augmenter considérablement les angles morts, ce qui n’est assurément pas propice à une surveillance anti-collision.
Il faut également bien connaître le mode d’emploi de son GPS, ce qui impose un apprentissage au sol, sans la pression du temps. Des fonctions comme Nearest doivent pouvoir être utilisées rapidement en cas d’urgence. Dans le cas de GPS à nombreuses fonctionnalités, une formation de base peut s’imposer car une découverte en autodidacte n’est pas forcément optimale.
Pour un rappel de ces bonnes pratiques, l’European General Aviation Safety Team (EGAST), une commission en charge d’améliorer la sécurité de l’aviation générale au sein de l’EASA, a édité une série de brochures. L’une d’elle traite du bon usage des GPS. Sa version en langue française est téléchargeable sur le site de l’ANPI. Elle peut servir à construire un briefing sur le sujet… ♦♦♦
Photo © EGAST