Sur les traces de Charles Lindbergh en motorisation hybride…
Projet annoncé en juin 2013, le programme développé par Raphaël Dinelli au sein de la Fondation Océan Vital poursuit son chemin. Il s’agissait alors de réaliser « le premier vol transatlantique sans empreinte carbone en juin 2015 au départ de Saint-Pierre et Miquelon ». La date est désormais repoussée à juin 2016 et le parcours modifié en un New-York/Paris avec le démonstrateur d’avion à propulsion électrique, baptisé Eraole, arrivant en fin de construction.
L’appareil, réalisé en matériaux composites, utilise une architecture à ailes en tandem, type Quickie, Viking Dragonfly ou… Peyret Taupin. Les deux voilures de même dimension permettent d’augmenter la surface à l’extrados pour installer des cellules solaires sans augmenter outre-mesure l’envergure (résistance des matériaux). La propulsion de l’engin est hybride avec 25% de solaire (1.700 cellules alimentant des batteries Li-ion), 55% avec un biocarburant à base de micro-algues (avec un petit générateur diesel assurant également la recharge des batteries, dit Range Extender) et 20% en vol plané en utilisant la finesse du monoplace.
La motorisation provient d’un moteur électrique Emrax devant développer l’équivalent de 65 ch avec une hélice bipale. Ancien navigateur (La Route du Rhum, Vendée Globe…), Raphaël Dinelli compte refaire le vol non-stop de Charles Lindbergh entre New-York et Paris mais avec un avion « décarbonisé ». « Lindy », aux commandes de son Ryan NYP « Spirit of St-Louis » motorisé par 220 ch, avait relié les deux villes en 33h30 de vol à la moyenne d’environ 180 km/h.
Parmi les partenaires associés à ce projet figurent entre autres l’Onera (qui a validé les études paramétriques de l’engin), Aéroports de Paris (ADP), Andheo (étude numérique de l’aérodynamique), EMC2 (technologie) et Tenerrdis (énergétique).
L’Eraole doit voler entre 80 et 120 km/h en croisière économique, et 140 km/h en croisière rapide avec une masse maximale de 825 kg. Le monoplace est équipé d’un parachute balistique. La traversée devrait ainsi prendre jusqu’à 60 heures de vol, soit près du double du temps de vol réalisé en mai 1927, avec une altitude moyenne de 3.000 m. Le pilote sera équipé d’un système d’alimentation en oxygène mais avec des réserves limitées. Les premiers vols de l’Eraole sont prévus courant janvier à partir du terrain de Pontoise. ♦♦♦