Avancement du projet à Toulouse pour le successeur du D-520…
Par une newsletter, l’association Réplic’Air a fait le point sur son projet de reconstruction d’un Dewoitine D-551, le successeur du D-520 qui n’a jamais volé suite à l’Armistice de juin 1940. Il s’agit ainsi de reprendre le programme là où les ingénieurs de Dewoitine se sont arrêtés, sans pouvoir mener à bien la mise au point du « chasseur français le plus abouti » de la période, le prototype du D-551 et des cellules en construction étant alors ferraillées. Un dérivé prévu pour des courses, mis en vol, fera dire à Marcel Doret qu’il s’agit d’un « pur-sang » comparé au « percheron » D-520…
Après la réussite en septembre 2013 du projet de réplique de Morane H et de la traversée de la Méditerranée, l’association entend récidiver sur un chantier nettement plus ambitieux, selon un planning déjà fixé : validation de la faisabilité du D551 en 2014, analyse des besoins, réalisation de la maquette d’aménagement, fabrication des premières pièces et validation des outils et procédés en 2015.
Malgré l’utilisation de Catia pour modéliser la cellule, après reprise des plans du chasseur conservés aux archives départementales, Réplic’Air a décidé de réaliser un fuselage à l’échelle 1, commme à l’époque, pour « étudier au mieux la position des appareillages et accessoires, mais aussi le passage des fils électriques, tuyaux hydrauliques, etc ». A l’époque, Marcel Doret, pilote d’essais du constructeur, pouvait également « donner son avis sur la position des gaz, du manche, du siège, et se familiarisait avec son futur environnement » en prenant place dans cette cellule en bois. Pour Réplic’Air, il s’agit aussi de « revisiter » les techniques de fabrication à l’ancienne, cette cellule d’aménagement à l’échelle 1 faisant ainsi partie de cette philosophie.
Cette cellule, « depuis la cloison pare-feu jusqu’à la dérive, a demandé environ 150 heures de travail », après découpe des cadres sur une machine à commande numérique par la société Techpli. De plus, « un support de travail en aluminium, comportant des encoches de positionnement, a grandement facilité le montage. La prochaine étape consistera à recouvrir l’ensemble avec une « peau » en contreplaqué aviation 3 plis de 1,5 mm d’épaisseur, puis à la mise en peinture » précise la newsletter.
Côté moteur, un Hispano 12Y51 a été livré en mai dernier au musée Safra, à Melun-Villaroche, pour entâmer la remise en état du GMP de conception Hisano-Suiza mais construit sous licence en Suisse par Saurer – motorisation utilisée alors jusque dans les années 1970 sur les C-36 de l’armée de l’Air suisse. Ce premier moteur n’a pas tourné depuis 40 ans. La remise en état sera réalisée par une équipe composée de bénévoles de l’Association des Amis du musée Safran et de personnes de différentes sociétés (SMA, Snecma) travaillant sur le site de Villaroche.
Comme le souligne Réplic’Air, « l’objectif est ambitieux : faire tourner le moteur fin 2016, pour pouvoir effectuer un premier vol courant 2017. Le programme de remise en état étant encore en construction en raison des incertitudes sur l’état du moteur, il est encore difficile d’évaluer la charge de travail à effectuer (contrôles non destructifs, re-fabrication de pièces, changement d’équipements…) ».
Ainsi, en plus du moteur, l’année 2016 sera consacrée à une campagne d’essais en soufflerie et à la validation des différents systèmes. La mise en croix et le roll-out du premier D-551 (un second est envisagé pour être vendu et participer ainsi au financement du programme complet) sont prévus pour 2017 avec les premiers vols fin 2017-début 2018. ♦♦♦
Photos © Replic’Air
www.replicair.fr
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Réplicair sera présente sur différentes manifestations pour présenter son projet, notamment les 19 et 20 septembre à Aeroscopia (Toulouse), 26 et 27 septembre à la Feria de Nîmes, 3-5 octobre aux Rencontres aéronautiques et spatiales de Gimont et le 10 octobre au Fly’in de Nogaro.