Méfiance en décodant un Métar car la visibilité n’est pas toujours celle que l’on croit !
Depuis quelques années, la notion de « visibilité dominante » a fait son apparition dans les conventions météorologiques, notamment dans les Métar… Si l’on prend la définition, la « visibilité dominante correspond à la valeur de la visibilité la plus grande qui est atteinte dans au moins la moitié du cercle d’horizon ou au moins la moitié de la surface de l’aérodrome. Ces zones peuvent comprendre des secteurs contigus ou non contigus ».
Mais en pratique, il y a des subtilités à prendre en compte car la visibilité minimale indiquée, en précisant sa direction, est soit une visibilité inférieure à 1.500 m soit une visibilité « strictement inférieure à 50% de la visibilité dominante et strictement inférieure à 5.000 m ». De plus, pour la visibilité minimale dans le cas où plusieurs directions sont concernées, la valeur ne sera donnée que pour « la direction la plus importante pour l’exploitation de l’aérodrome » – tant pis pour vous si vous arrivez d’un autre secteur… On notera que dans le cas d’un Métar Auto (automatique), la direction de la visibilité minimale n’est… pas indiquée.
Dans son guide VFR, Météo-France attire l’attention des pilotes sur les interprétations ou applications pratiques de ces conventions, en prenant comme illustration deux cas particuliers « qui peuvent devenir très délicats en vol VFR, en approche avec le soleil de face, par exemple ».
Ainsi, une visibilité dominante codée 9999 dans un Métar peut signifier :
– que « la visibilité est supérieure à 10 km sur les 360° du cercle d’horizon (Ndlr : ce que les pilotes avaient l’habitude de prendre en compte avant le changement de convention ces dernières années),
– ou que la visibilité est supérieure à 10 km sur au moins la moitié de l’aérodrome.
Elle peut néanmoins être inférieure (jusqu’à 5.100 m) sur une partie de la surface. Elle n’est alors pas transmise dans le Métar puisque supérieure ou égale à 50% de la visibilité dominante de 10 km ».
De même, une visibilité dominante codée 5000 dans un Métar, sans autre précision, peut signifier :
– que « la visibilité réelle est de 5.000 m sur toute la surface de l’aérodrome,
– ou qu’une partie (moins de la moitié) de la surface de l’aérodrome, en secteurs contigus ou non, présente une visibilité inférieure (jusqu’à 2.600 m), non transmise dans le Métar puisque supérieure ou égale à 50% de la visibilité dominante de 5 km ». Cette valeur de 2.600 m par exemple ne sera pas indiquée dans le Métar car « elle est supérieure ou égale à 50% de la visibilité dominante et supérieure ou égale à 1.500 m ». Bref, méfiance…
Il faut bien relire ces explications en prenant en compte chaque mot qui compte… Météo-France donne encore un exemple à analyser pour « des situations météorologiques identiques ! ». Un croquis valant mieux qu’un long discours…
Si certains parlent de « simplification » dans le codage des messages météo, pour les pilotes privés, il ne s’agit assurément pas d’une amélioration car l’information peut être biaisée et les conditions réelles sont plus difficiles à décrypter. En d’autres mots, gare aux nombreux pièges des Métar. ♦♦♦