Le STAC encourage les propriétaires privés à classer leurs appareils selon leur indice de performance sonore.
Ces dernières années, la Direction du transport aérien (DTA) de la DGAC a mis en place une Classification des Avions Légers selon leur Indice de Performance SOnore (CALIPSO) dans le but de favoriser le dialogue entre riverains des aérodromes et usagers de l’aviation légère sur des bases chiffrées fiables et objectives. Les mesures de bruit sont enregistrées en situations réelles de vol et exprimées au moyen d’un indice de performance (IP) sonore défini par rapport au bruit maximal d’une conversation (68 dBA).
Aujourd’hui, plus de 300 avions sont référencés dans la base de données CALIPSO qui identifie quatre classes acoustiques. L’enregistrement étant libre, ces 300 avions l’ont été soit après avoir été mesurés par des laboratoires acoustiques dont le Service technique de l’Aviation civile (STAC) – à Montargis, Moissac ou Mauléon en attendant un prochain terrain d’essai dans l’Est – soit par équivalence quand les triumvirats cellule-moteur-hélice – avec ou sans silencieux – sont identiques.
Les quatre niveaux acoustiques vont des avions les plus silencieux au moins silencieux : A (IP supérieur ou égal à 60 soit un niveau de bruit perçu au sol inférieur de 6 décibels à celui d’une conversation), B (IP entre 30 et 60), C (entre 0 et 30 soit un niveau de bruit perçu au sol inférieur de 3 décibels à celui d’une conversation) et D (moins de 0 soit un niveau de bruit perçu au sol supérieur ou égal à celui d’une conversation).
Si le classement n’est pas obligatoire, la DGAC encourage désormais les propriétaires d’avions à classer leur appareil pour avoir une meilleure « visibilité » en matière d’empreinte sonore et ainsi bénéficier, éventuellement, de plages horaires compatibles avec leur classification si sur un aérodrome – on pense à Toussus… qui sert de site témoin à la DGAC – une « gestion du bruit s’avère indispensable ». On peut imaginer à terme des limitations horaires sur certains terrains en fonction de l’indice de performance sonore.
Des chartes ont déjà vu le jour sur certains terrains avec une limitation par exemple des tours de piste lors de certaines plages horaires (autour de midi le week-end par exemple…), les tours de piste étant les plus pénalisants pour les riverains suite à leur répétitivité. Mais un avion classé en A (il s’agit essentiellement de tous les appareils motorisés Rotax…) pourrait être autorisé à voler durant une telle « plage de silence », le comité de suivi CALIPSO – dont fait partie l’Union française contre les nuisances des aéronefs (UFCNA) – étant d’accord sur ce point.
En pratique, les mesures de bruit imposent une dizaine de passages aller-retour à la verticale du microphone de mesure à différentes vitesses ou régimes moteur, pour une durée d’environ 30 mn. Et pour inciter les propriétaires à classer leurs appareils, la DGAC dispose d’un argument supplémentaire : les essais demeurent gratuits jusqu’en… juillet 2016. Le STAC peut également « se déplacer en tout point du territoire pour un minimum de 20 avions à mesurer ».
Selon la DGAC, le nombre total d’avions classables serait de plus de 3.200 (CNRA et CNSK compris) pour les pas fixes, nombre grimpant à 5.000 avec le pas variable. Il reste en effet à la DTA à mettre en place une méthodologie applicable aux avions à pas variable, comme elle s’était engagée à le faire cette année car les seuls avions enregistrés sur le site CALIPSO sont des monomoteurs à pas fixe et l’on connaît le surcroît de niveau sonore lors des régulations du pas variable en montée initiale, compliquant les mesures de bruit à effectuer. ♦♦♦
http://calipso.aviation-civile.gouv.fr
Edit : article corrigé le 22 septembre 2015 à 20h30 au niveau des services de la DGAC concernés et réactualisé au niveau du nombre d’avions classables.