Le premier avion universitaire français à propulsion humaine.
Un HPA, c’est un Human Powered Aircraft, ou un aéronef propulsé à l’énergie musculaire… de son pilote. Ce n’est pas prévu pour révolutionner le transport aérien mais c’est un défi technique à relever autour duquel des passionnés, élèves ingénieurs ou non, peuvent se regrouper, avec en mémoire la traversée en juin 1979 de la Manche (2h49 mn !) par Bryan Allen sur le Gossamer Albatross conçu par feu Paul MacCready pour remporter un prix financé par M. Kremer…
C’est le cas ces dernières années pour une centaine d’étudiants et d’apprentis de l’université de Bordeaux (IMA ou Ingeniérie maintenance systèmes aéronautique et Transports) et des étudiants d’Arts et Métiers Paris Tech (site de Talence). Sous la direction d’une équipe de quatre enseignants-chercheurs de l’université de Bordeaux, ils ont travaillé sur un tel projet de conception et de fabrication faisant appel à plusieurs disciplines : maintenance aéronautique, matériaux, génie mécanique, composite…
Un HPA étant un aéronef volant sans source d’énergie autre que la force musculaire du pilote et la force de gravité, il faut construire léger, en utilisant des matériaux complexes adaptés à chaque élément de structure, avec des formes parfois complexes à réaliser, tout en traitant des problèmes de bio-ingénierie et d’ergonomie, soit au final une « aventure pédagogique, scientifique, technique… et humaine ».
Le projet est né à Bordeaux en 2011 avec la construction d’une maquette prototype de 6 m d’envergure avant d’attaquer l’année suivant la conception de l’aéronef grandeur. Le premier avion universitaire à propulsion humaine a vu sa construction démarrer en 2014. En juillet dernier, sous la direction de David Reungoat, chef de projet, le HPA français a participé à la compétition de HPA organisée par une association anglaise sur le terrain vélivole de Lasham (Grande-Bretagne), aux côtés de cinq autres HPA.
Après plusieurs essais au sol fin juin en France, le premier vol de ce HPA universitaire a eu lieu au matin du 26 juillet dernier. A partir de l’expérience acquise avec ce numéro 1, il est prévu de construire un second appareil plus performant, devant participer notamment en 2017 au Marathon Kremer, soit la distance d’un marathon à parcourir en moins d’une heure de vol… Le premier engin pèse 52 kg, le second vise une masse à vide de 40 kg malgré ses 26 m d’envergure. La vitesse de croisière devrait s’établir autour de 25 km/h, le pilote devant développer de 225 à 350 W. ♦♦♦
Photos © Université de Bordeaux