Bientôt, un nouveau type de nuages, l’Asperatus…
Les nuages peuvent parfois être très utiles, comme les cumulus de beau temps pour les vélivoles, ou plutôt génants quand il s’agit de stratus ou de rentrées maritimes. S’ils sont en constante évolution, pouvant changer d’un type à l’autre, il en existe de différentes formes classées en 10 genres (Ci, Cc, Cs, Ac, As, Ns, Sc, St, Cu et Cb), s’étageant sur trois étages distincts. Mais les nuages sont essentiels au mécanisme de régulation du système Terre, participant notamment à l’effet de serre qui maintient une température « standard » de 15°C au niveau de la mer.
A haute altitude, ils sont constitués de cristaux de glace (cirrus…). Dans les basses couches, les nuages type Cumulus Mediocris sont composés de fines gouttelette d’eau (1 à 10 microns soit 1/1.000e de millimètre) en suspension dans la masse d’air. Un Cumulus Mediocris pouvant se transformer en Cumulus Congestus puis Tower Cumulus (TCU) avant le stade ultime du Cumulonimbus, ce dernier, à raison d’un gramme d’eau par mètre cube, peut contenir des centaines de tonnes d’eau.
Mais on peut également sortir des considérations techniques ou théoriques pour s’émerveiller du spectacle toujours changeant, avec des nuages variant de taille ou de couleur en fonction de l’heure, de la lumière ou du vent – « J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… les merveilleux nuages » (Charles Baudelaire, Le Spleen de Paris, 1869). C’est ce que font les membres de la Cloud Appreciation Society (près de 39.000 actuellement), une association britannique regroupant les amoureux des nuages, qu’ils soient pilotes ou non.
Un manifeste a été publié précisant que la vie serait moins riche sans les nuages, qu’il s’agit de la poésie de la Nature avec un spectacle gratuit offert à tous. L’association est contre l’idée d’un ciel constamment tout bleu et que la contemplation des nuages est bonne pour la santé…
Sur le site de l’association, on y partage des informations via un forum ou des photos prises dans le monde entier. Mais cela peut être aussi sérieux, l’association se démenant notamment depuis 2008 pour faire admettre, dans la classificiation officielle, un nouveau type de nuage, baptisé Asperatus ou plutôt Undulatus Asperatus… à découvrir sur la vidéo ci-dessous – à ne pas confondre avec des Cumulus Mammatus !
Observés depuis des dizaines d’années, il s’agit de nuages sombres, semblant liés à un orage en formation mais ce dernier n’éclate pas et les nuages se dissipent. L’organisation mondiale de la météorologie a accepté l’argument et la classification est sur le point d’être modifiée, une première depuis 1951 et l’arrivée du Cirrus Intortus.
L’association des amoureux des nuages en a profité pour lancer un concours photo concernant les Asperitas (pluriel d’Asperatus…). Le vainqueur verra sa photo utilisée dans la bible des nuages, The International Cloud Atlas. La date limite d’envoi est fixée au 12 septembre, la photo gagnante devant être annoncée le 26 septembre à la Royal Geographical Society à Londres. A vos nuages ! ♦♦♦
Photo © Ave Maria Mõistlik / Wikimedia
http://cloudappreciationsociety.org
https://youtu.be/dKnTOzVMNhE