L’Idaflieg, la rencontre technique des Akaflieg, chaque été.
Chaque année, au mois d’août, se tient en Allemagne l’Idaflieg, la rencontre technique de l’été pour les Akaflieg (Akademische Fliegergruppe), associations issues d’universités techniques dans différentes villes – une quinzaine sont actives. C’est au sein de différentes Akaflieg que des élèves-ingénieurs se « font la main » concrétement dans la construction et la mise au point de planeurs avant de pouvoir intégrer par la suite le bureau d’étude de constructeurs. C’est aussi la possibilité d’innover et d’expérimenter de nouvelles voies techniques.
Ainsi, le 8 août dernier, les membres des Akaflieg de Braunschweig, Karlsruhe, Berlin, Darmstadt et Aix-la-Chapelle se sont réunis pour des essais visant à évaluer différents planeurs. Ce peut être des planeurs déjà certifiés ou des prototypes uniques réalisés au sein des Akaflieg.
Cette année a vu la « participation » de différents planeurs comme le D-39b (motoplaneur monoplace), les D-40 (un monoplace à courbure évolutive) et D-43 Fuchur (le biplace côte à côte, photo ci-dessus) de Darmstadt, les ASW-27, ASW-28, Duo Discus, ASH-25 mais aussi le SB-14 (le 18 m de finesse 50 de l’Akaflieg Braunschweig). Le D-40 a vu son domaine de vol accru au-delà de 140 km/h. Le D-43 a poursuivi son programme d’essais. L’AK-8 de Karlsruhe, après avoir évalué les grandes vitesses l’an passé à 305 km/h sans subir de vibrations, a ouvert cette fois son domaine de vol vers le bas avec un parachute de queue en cas de nécessité (photos ci-dessous).
A l’Idaflieg, une journée commence très tôt pour bénéficier de conditions aérologiques calmes. Un avion va « tester » la masse d’air dès 5h00 du matin pour ensuite faire des mesures de polaires. Un DG-300 « étalon » sert alors de planeur comparatif en volant en parallèle avec le planeur à évaluer. Les mesures sont enregistrées via différents GPS tout en notant la vitesse vraie avec un circuit anémobarométrique bien étalonné. Il est ainsi possible, avec de nombreux points de mesures enregistrés lors de plusieurs vols d’essais, d’établir la polaire d’un planeur, dont les paramètres cruciaux comme la finesse maximale et le taux de chute minimal (photo ci-dessous).
Les vols d’essais peuvent être dédiés à des mesures de performances (dont l’établissement de la polaire) mais aussi à l’étude du comportement d’un planeur dans différentes phases de vol, du décrochage à la transition rapide en passant par les changements de sens de virage, pour évaluer les débattement ou les efforts aux commandes ou encore étudier l’écoulement aérodynamique à différentes vitesses sur certaines parties de l’appareil en traquant de possibles « décollements ».
Ceci a notamment été fait sur un Duo Discus (photo ci-dessus) avec des « ficelles » placées au saumon de voilure dont les trajectoires ont été étudiées, avec ou sans les aéro-freins sortis, pour « voir » le tourbillon marginal et son évolution. Différents types de winglets peuvent ainsi être testés à la suite sur un même planeur pour noter les éventuels gains en traînée ou l’amélioration de la stabilité spirale. Plusieurs pilotes réalisent le même type de vol pour accumuler les points de mesure mais aussi effectuer des vols à différents centrages. ♦♦♦
Photos issues du Facebook de l’Idaflieg 2015.