La méthode des Akaflieg pour évaluer les qualités de vol d’un planeur.
Lors des rencontres techniques de l’Idaflieg, les Akaflieg utilisent une méthode bien définie pour évaluer de façon méthodique le comportement des planeurs testés. Cette méthode est dénommée Zachern pour rendre hommage à Hans Zacher, qui a défini la procédure. Si les Akaflieg ont vu le jour dans les années 1920 – sous la poussée du Traité de Versailles interdisant à l’Allemagne vaincue en 1918 de développer une aviation motorisée… – il a fallu attendre le début des années 1940 pour utiliser une méthode impartiale pour comparer les qualités de vol des planeurs.
C’est en 1941, à la quatrième rencontre d’été qu’une méthode va être ainsi mise au point par Hans Zacher de l’Akaflieg de Darmstadt. Elle sera modifiée au fil du temps, notamment pour suivre l’évolution technique des machines mais elle reste toujours d’actualité dans ses principes. Si les performances sont difficiles à établir, une fois les chiffres en main, il n’y a plus de débat… Pour les qualités de vol, c’est autre chose et les discussions, subjectivité oblige, peuvent être animées !
Pour la méthode Zacher, il est donc fait appel à quelques « outils » avec une mesure linéaire des déplacements de commandes, deux pesons pour mesurer les efforts sur les commandes, un chronomètre pour noter le taux de roulis mais aussi la période des oscillations d’une phugoïde (stabilité longitudinale) et enfin un transparent – le Zacher Head-Up Display (HUD) ! – permettant de quantifier les trois paramètres Phi-Psi-Theta associés à l’assiette, l’inclinaison et le lacet. Pour mesurer ces trois angles (roulis, lacet et tangage), différentes valeurs déjà affichées sur le transparent facilitent la prise de mesure. Celle-ci se fait par dictaphone ou sur carnet de notes.
Evidemment, la pesée du planeur a lieu avant tout vol pour noter le centrage exact, ce dernier pouvant modifier le comportement du planeur. L’évaluation porte également sur la visibilité offerte au pilote dans différentes directions, la ventilation, la disposition des différentes commandes et les efforts pour les actionner. En vol, plusieurs vitesses seront relevées dont celles intervenant au décrochage, du buffeting au salut du planeur. Les décrochages seront menés en ligne droite, en virage à 30° des deux côtés et en glissade jusqu’à 10° de dérapage, avec ou sans les volets si le planeur en est pourvu.
Les essais portent également sur le couplage roulis-lacet, avec l’efficacité de la direction
et le roulis induit généré, sans oublier le lacet inverse et la stabilité de route. L’évaluation portera également sur les effets des aéro-freins (couples ? efficacité ? efforts), la conjugaison nécessaire en virage stabilisé, la stabilité en spirale dans un thermique et la plage de compensation. ♦♦♦
Photo issue du site de l’Idaflieg http://idaflieg.info