Quinze jours de tracas pour un atterrissage d’urgence sur un aérodrome fermé.
Le dimanche 9 août, Martin Ferid, aux commandes d’un Jodel D-120 immatriculé G-ASXU et appartenant à un groupe de 10 copropriétaires, faisait face à des conditions météorologiques peu favorables à la poursuite du vol. Avec un plafond s’abaissant, le pilote a décidé de se poser en urgence sur la piste d’un aéroport près de Plymouth, plate-forme fermée après le retrait de son homologation en décembre 2011 par la CAA britannique, les opérations n’étant plus rentables.
Pensant pouvoir en redécoller une fois la météo revenue mieux adaptée au vol VFR, le pilote s’est trouvé confronté à de multiples tracas de la part de la société gérant l’aérodrome, la Sutton Harbour Holdings (SHH). L’avion a été entouré de blocs de pierres pour empêcher tout déplacement. Le pilote a reçu un courrier lui imposant aucune communication vers les médias et prévoyant des frais de parking.
La SSH a demandé à ce que l’avion quitte l’aérodrome par la route, après son démontage. Puis a exigé la preuve d’une police d’assurances avant de faire progressivement machine arrière, l’affaire ayant été étalée dans la presse. Un compte Facebook « Free the Jodel » (Libérez le Jodel) a été créé spécialement pour suivre le dossier avec de nombreux commentaire de la part de pilotes anglais. L’affaire prenant de l’ampleur et l’image de SHH se dégradant au fil des jours, l’opérateur de l’aérodrome a fini par lâcher prise sous la pression de différentes organisations aéronautiques, de l’AOPA-UK à la LAA.
Le Jodel devrait pouvoir redécoller ces jours-ci en fonction des conditions météo, sans facture à régler. La société SHH a confirmé prévoir de « revoir ses protocoles en cas d’atterrissage d’urgence pour être mieux préparée à l’avenir dans le cas d’une telle éventualité », admettant enfin qu’un atterrissage volontaire est la meilleure solution pour éviter un accident en poursuivant un vol par conditions météorologiques se dégradant. Dans le cas contraire, cela aurait été un mauvais message envoyé à la communauté aéronautique en matière de sécurité des vols… Quinze jours de palabres, c’est un peu long pour confirmer une évidence. ♦♦♦