Sept HPA (Human Powered Aeroplanes) étaient présents.
Du 25 juillet au 2 août, le British Human Powered Flying Club organisait une compétition d’aéronefs à énergie musculaire sur le terrain vélivole de Lasham. Il s’agissait de la seconde édition d’une compétition visant à encourager la construction de HPA (Human Powered Aeroplanes), en Grande-Bretagne – où la discipline est pratiquée depuis plusieurs décennies – mais aussi à l’étranger.
Sept HPA, dépendant principalement d’équipes anglaises, se sont ainsi retrouvés sur l’aérodrome pour quelques vols. Ces appareils ont pour nom Aerocycle 1 et 3, Airglow, Voltaire, Butterfly, Volaticus et Millésime 1, le nom de baptême du HPA réalisé par l’université de Bordeaux. Ce dernier était d’ailleurs le seul HPA tout nouveau. Tous les autres ont déjà été conçus en 2014, voire en 2012 pour d’autres et même depuis 1990 pour l’Aiglow dont le concepteur a participé à la réalisation du Daedalus ayant réalisé il y a quelques années un vol de 117 km.
Pour l’équipe française, c’était la première participation à une compétition, histoire de valider le Millésime 1. Quelques précisions nous ont été données par David Reungoat, l’initiateur et le chef des opérations de ce projet (stratégie design, logistique, administration). Il s’agissait d’une première approche d’un HPA pour tester le concept avant la réalisation à venir du Millésime 2. L’appareil a « été co-conçu et réalisé par des étudiants et des apprentis de l’Université et de l’IMA. Depuis trois ans plus de 100 étudiants et apprentis sont passés sur ce projet à raison de 13 groupes travaillant 4 heures par semaine sur une durée de 3 mois par rotation, l’équipe d’encadrement du projet gérant les relais ».
Ce premier HPA universitaire, qui a reçu le soutien de la Région Aquitaine, n’a pas encore été optimisé avec notamment des pièces lourdes en acier ainsi que des câbles qui seront prochainement en Kevlar. Le cadre de la structure est en aluminium, jugé plus robuste pour des essais, avant de passer ensuite à la fibre de carbone. L’appareil n’est pas caréné aérodynamiquement et il ne bénéficie d’un amortisseur que sur le train avant. La transmission, par chaîne, est encore jugée lourde. Les longerons de voilure sont en carbone et les nervures réalisées en dépron avant un revêtement en Mylar.
Malgré ces points non optimisés, le Millésime 1 pèse un peu moins de 52 kg pour 26 m d’envergure… Le profil de l’aile est un Worthmann FX-76MP-140, souvent employé sur les HPA. Le profil de l’hélice, jugé un peu trop épais, est le DAE-51, profil utilisé sur l’aile du Daedalus. L’appareil doit voler autour de 25 km/h avec un régime de 250 tr/mn à l’hélice soit de 80 à 100 tours de pédalier.
Pour simplifier dans un premier temps la gestion du vol, la fonction propulsion est assurée par un cycliste, à bord du Millésime 1, tandis que le pilotage est assuré à l’extérieur par radiocommande. Le pilotage est du type 2-axes (profondeur, direction). Par la suite, le pilotage se fera depuis le poste de pilotage. Sur place à Lasham, l’équipe française a réalisé un premier vol, relativement court, en bénéficiant d’un vent stable de 4 à 5 Kt. Peu après le décollage, avec une prise d’assiette un peu trop rapide, l’appareil a décroché d’une hauteur d’environ 2,50 m, retrouvant le sol un peu sèchement mais sans dommages importants.
Ce vol n’a pu être comptabilisé pour la compétition car le pilotage radiocommandé extérieur est contraire à l’une d’un point du règlement. Mais pour David Reungoat, ce premier vol à démontré « que l’hélice pouvait tracter notre HPA (après des tests de roulage), que la structure était résistante au vol et au choc jusqu’à 9 Kt, qu’avec un peu de vent nous pouvions voler jusqu’à 3 m au moins, que nous savions construire un HPA même s’il est lourd et peu maniable ». Pour le chef de projet, il « reste du travail mais pas de problème majeur et nous reconstitutions une équipe dès la rentrée pour poursuivre le rêve ». ♦♦♦
Ndlr : merci à David Reungoat pour les photos prises lors de la compétition de Lasham…