Report de date d’application des SID pour les Cessna série 100.
Les SID, ce sont les Supplemental Inspection Documents diffusés par Cessna avec des inspections « recommandées » au niveau de certains points des structures mais qui, une fois la traversée de l’Atlantique effectuée, se sont transformées en inspections « obligatoires » pour plusieurs autorités de l’Aviation civile, Allemagne et France en tête.
Ces inspections concernent les modèles des séries 100 (150, 152, 172…) et 200 (206, 210…).
Vu le coût entraîné par certaines inspections, imposant le démontage des voilures, le montant nécessaire à leur application totale peut dépasser largement la valeur marchande de l’appareil… Ceci pour des machines qui peuvent être parfaitement bien entretenues,
dormir sous hangar toute l’année contrairement à certains monomoteurs couchant dehors aux Etats-Unis.
Quelques batailles ont été engagées face aux administrations, notamment par l’IAOPA européenne, car certaines opérations complexes (tous les ateliers ne sont pas équipés du matériel adapté…) et coûteuses ne se justifient pas forcément. Mais l’administration a fait la sourde oreille, mettant la pression avec des dates à respecter pour appliquer les SID.
Et puis voilà, ce 17 juillet, l’OSAC a édité une nouvelle version de son BI 2014/03 du 19 juin 2014. Cette révision, mise en ligne le 22 juillet sur son site, permet, pour les Cessna série 100, de reporter la date butée d’application des SID au 30 juin 2016 « au maximum » ! Il est vrai que la date initialement fixée par Cessna, le 30 juin 2014, était dépassée depuis longtemps ! Ce report de date est laissé à l’appréciation des responsables de la navigabilité des appareils concernés, l’OSAC – évidemment – recommandant l’application des SID suite à un « certain nombre de cas de corrosion ou d’usure de pièces » relevés lors d’inspections, sans préciser le pourcentage de ces cas sur les centaines de Cessna concernés (dont plus de 350 dans les seuls aéro-clubs)…
Dans les faits, ce bulletin va surtout permettre d’attendre l’évolution des programmes d’entretien pour les ELA1 (European Light Aircraft 1, soit les monomoteurs quadriplaces certifiés de moins de 1.200 kg de masse maximale). Si l’EASA arrive à un jour à passer la seconde, la publication prochaine du Règlement 2015-1088 permettra – enfin ! – aux propriétaires d’ELA1 (ne participant pas à des activités commerciales) de déroger, sous leur responsabilité, aux programmes constructeurs.
Le propriétaire d’un appareil pourra ainsi introduire des « déviations aux ICA » (Instructions for Continued Airworthiness ou Instructions pour le maintien de la navigabilité) dans son programme d’entretien, devant alors « signer une déclaration dans laquelle il déclarera être pleinement responsable du contenu de son programme d’entretien ».
Les SID ne seront donc plus obligatoires l’an prochain peut-être, même si l’OSAC a tout fait jusqu’à présent pour les faire appliquer, en intégrant les SID dans le programme d’entretien
du constructeur, attendant la dernière minute pour diffuser ce report d’application
au 30 juin 2016…
Pour les Cessna série 200, la date d’application des SID définie par Cessna était le 30 décembre 2013. A ce jour, un programme d’entretien « avec des déviations non justifiées et non acceptées ne répond pas aux exigences réglementaires » et cette non-conformité est considérée comme un écart de niveau 2, avec nécessité d’appliquer les inspections dans des délais fixés par l’OSAC.
Si « les SID n’ont pas été intégrées dans le programme d’entretien », le responsable de la gestion de navigabilité « doit déposer dans les plus brefs délais une demande d’autorisation exceptionnelle (selon la procédure P-04-00 disponible sur le site OSAC) pour obtenir un délai supplémentaire et régulariser la situation ». En effet, les Cessna série 200 ne sont pas classés comme ELA1 mais comme ELA2 (masse maximale de moins de 2.000 kg). ♦♦♦
Photo © Peter Somogyi-Tóth/Wikimedia